Chanee de Kalaweit

Par Chanee de Kalaweit

Chanee est un Français passionné par les gibbons depuis son adolescence. Déterminé à les protéger, il crée l’association Kalaweit et quitte la France pour l’Indonésie en 1998, à 18 ans.

Sur le terrain, l’association recueille les animaux issus du trafic de la faune sauvage. Ce sont principalement des gibbons et siamangs mais aussi d’autres espèces : ours, crocodiles, macaques etc. Un petit nombre sera relâché, les autres resteront à vie sous la responsabilité de Kalaweit et seront placés dans l’un des 3 centres de soins de l’association sur les îles de Bornéo, Sumatra ou Siberut. Environ 400 animaux sont actuellement à Kalaweit.

Face à la déforestation massive qui détruit les dernières forêts pour la production d’huile de palme, l’association crée des réserves privées protégées en achetant des hectares de forêt aux villageois. Plus de 1 500 hectares ont été sauvés et ces zones sont un havre de paix pour les animaux qui y vivent : orang outans, ours, tigres, nasiques, gibbons, siamangs, tapirs, macaques etc. Les villageois peuvent toujours pénétrer dans les réserves pour leurs activités traditionnelles (cueillette des fruits, collecte du rotin etc) mais ils ne peuvent ni chasser ni couper les arbres. La protection se fait grâce à des patrouilles aériennes et équestres.

Le projet Dulan : actuellement Chanee concentre ses efforts sur l’agrandissement de la taille de ses réserves de forêt notamment la réserve Dulan à Bornéo. Cette poche de forêt cernée par des compagnies d’huile de palme et des concessions de charbon fait 732 hectares sur un minimum de 1 500 à sauver. On y trouve environ 80 orangs-outans et 200 gibbons, et une foule d’autres espèces sauvages à sauver.

Face au climat d’eco-anxiété qui règne, Chanee souhaite démontrer que l’action est la seule arme pertinente et efficace pour lutter contre la disparition de la biodiversité et l’inquiétude que ressent la jeune génération. Sur le terrain Kalaweit remporte des victoires, non pas par de longs discours mais par des actions concrètes et efficaces.

Ce fut une soirée passionnante, pour parler de la beauté et la richesse de la nature indonésienne, ainsi que de l ‘importance de la préservation de notre environnement.

Un honneur pour le Jane Goodall Institute France de le recevoir !

Eva Gazagne

La technologie au service de la protection animalière

Eve Gazagne est post-doctorante en Biologie du Comportement à l’Université de Liège. Et a été lauréate du Prix du Jeune Chercheur du JGI France en 2021. Passionnée depuis toujours par les primates et les études de terrains, elle possède une vision novatrice et transdisciplinaire de la primatologie au sein de laquelle les connaissances fondamentales des primates représentent la clé de voûte de leurs stratégies de conservation.

Elle innove perpétuellement, notamment dans le développement des méthodes de suivi le moins invasives possibles, et propose d’ailleurs une nouvelle méthodologie qui utilise la surveillance à l’aide de drones d’imagerie thermique applicable à d’autres sites d’études.

Son projet de post-doctorat intitulé « Méthodes non-invasives de monitoring des communautés de primates et de leur fonctionnement écologique grâce à l’imagerie thermique avec drone » est donc particulièrement porteur, pointu et innovant. Il vise non seulement à proposer une méthodologie solide pour tester la fiabilité du drone à imagerie thermique pour faire l’inventaire et le suivi de communautés de primates mais il répond aussi à une nécessité urgente de déterminer l’abondance et distribution d’espèces « clé de voûtes » menacées dans des zones très peu monitorées en Asie du Sud-Est.

Ses recherches sont menées au sein du parc National de Cat Tien au Vietnam, et concernent une communauté de sept espèces de primates diurnes menacés (dont le douc à pattes noires en danger critique d’extinction et le gibbon à joues jaunes en danger d’extinction).

A terme, cette technique prometteuse d’utilisation de drones avec capteurs thermiques pourra permettre de proposer des méthodes robustes de monitoring des populations de primates dans des forêts difficiles d’accès, ou des sites d’études où le risque de transmission de maladies entre humains et primates est trop élevé.

Agathe Serres

L’impact de l’activité humaine sur les animaux

Agathe Serres est post-doctorante à l’Institut des Sciences et Ingénierie des profondeurs sous-marines à Sanya en Chine. Et a été lauréate du Prix du Jeune Chercheur du JGI France en 2021. Très intéressée par la relation Homme-animal et en particulier le bien-être animal et la conservation des espèces menacées, elle étudie l’impact des activités humaines sur le dauphin blanc de Chine (Sousa chinensis) et participe à la création d’un outil d’évaluation de leur bien-être.

Le dauphin blanc de Chine (Sousa chinensis) est une espèce côtière et sédentaire qui vit en mer de Chine du Sud où elle côtoie l’Homme de près. La pollution, les constructions et la surpêche menacent l’espèce qui risque de disparaître si rien n’est fait. Plusieurs populations sédentaires de dauphins vivent dans différents endroits plus ou moins impactés par les activités humaines.

L’impact des activités humaines sur les cétacés en général a été récemment beaucoup étudié et il a été montré que ces animaux modifiaient leur comportement et leurs vocalisations à cause de ces activités. Mais une telle étude n’a encore jamais été conduite sur les dauphins blancs de Chine.

Le but de son étude intitulée « Etude de l’impact des activités humaines et création d’un outil d’évaluation du bien-être des dauphins blancs de Chine » est donc de comprendre l’influence des activités humaines sur le comportement et les productions acoustiques de ces animaux mais aussi de tenter de développer un outil renseignant sur le bien-être de ces animaux.

Les résultats de ce type d’étude permettraient de mieux comprendre l’impact de l’Homme sur ces animaux, de trouver des solutions pour faciliter la cohabitation Homme-dauphin et de participer à la conservation de cette espèce.

Laurie Patouillat

Prévenir les épidémies inter-espèces

Laurie Patouillat est Doctorante en Primatologie à l’Université de Liège et a été lauréate du Prix du Jeune Chercheur du JGI France en 2021.

Dans le contexte actuel de crise sanitaire, son projet de recherche intitulé « Agents pathogènes infectieux zoonotiques chez les macaques urbains ; analyser les facteurs de risque d’infection et prévoir la transmission entre espèces » répond à un enjeu majeur qui consiste à identifier les potentiels réservoirs zoonotiques au sein de la faune sauvage, en l’occurrence les primates, afin d’analyser, de prédire et de prévenir les risques infectieux pouvant mener éventuellement à des épidémies.

Laurie s’intéresse particulièrement aux pathogènes infectieux avec un potentiel zoonotique (i.e. transmission de la faune sauvage à l’Homme et inversement) chez les macaques urbains en Indonésie, vivant en étroite interaction avec l’Homme. Ce type de données étant cruellement manquantes, en particulier en Asie du sud-est, cette recherche répond à la fois à des enjeux en termes de santé publique mais aussi de conservation des primates dont de récentes études montrent qu’une large partie des espèces sont par exemple susceptibles de contracter le Sars-Cov-2.
Dans le cadre d’une approche One Health, ce projet de doctorat participera donc aux connaissances utiles à la mise en place de plan de conservation efficace de cette espèce de macaque classée vulnérable par l’IUCN, vivant en interface avec l’Homme et régulièrement menacée par des conflits Homme/faune sauvage.

Emilie Rojas

La polution sonore humaine en mileu aquatique

Emilie Rojas est Doctorante en éco-acoustique à l’université de Jean-Monnet à Saint-Etienne et a été lauréate du Prix du Jeune Chercheur du JGI France en 2021. Elle étudie l’effet de la pollution sonore liée aux activités humaines sur les communautés aquatiques (vertébrés et invertébrés) en eau douce.

De plus en plus d’études se concentrent sur les effets du bruit en milieu marin, cependant l’eau douce regroupe plus de 100 000 espèces, qui sont malheureusement en déclin depuis de nombreuses années tandis que les activités humaines ne sont que croissantes au niveau de ces écosystèmes. En effet, avec l’essor du commerce fluvial, de la pêche et des activités nautiques, les écosystèmes aquatiques sont soumis à de nouvelles pressions environnementales : les pollutions sonores d’origine anthropique.

Comment réagissent les communautés aquatiques face à ce stress ? Cela engendre-t-il des changements dans la mobilité, l’alimentation ou encore la distribution spatiotemporelle des individus et altère le fonctionnement des écosystèmes ?

Les recherches d’Emilie intitulées « Pollution sonore et invasion biologique ; réponse multi-échelle aux communautés aquatiques » ont pour vocation de comprendre les conséquences des activités humaines sur les communautés aquatiques d’eau douce, où des espèces locales et étrangères coexistent. Les activités humaines perturbent acoustiquement les milieux aquatiques mais sont également responsables de l’introduction de nombreuses espèces envahissantes, devenues invasives grâce à une grande adaptabilité, qui contribuent à l’érosion de la biodiversité. C’est pourquoi la notion d’espèces invasives est inclue dans ce projet, afin de comprendre la réponse globale des communautés aquatiques au stress acoustique.

Dr. Jane Goodall

Clôture du cycle de conférences

Pour clôturer ce cycle de conférences, c’est le Docteur Jane Goodall elle-meme qui est venue à Paris. Elle nous a fait l’honneur d’une conférence exceptionnelle, dans le cadre de notre cycle de conférence de l’année et dans le cadre de la 3ème édition du « Réveil des forces sauvages ».

Cette conférence est divisée en 4 parties :

  • Le programme Roots & Shoots : Julie Berliet et Valérie Pierson actuelle et ancienne responsable du programme en France ont pu poser leurs questions à Jane après avoir mis en valeur différentes réalisations des groupes Roots & Shoots en France ;
  • Plaidoyer : Roxane Batt et Laura Paquemar, co-responsable du pôle plaidoyer en France ont pu partager certains de nos combats et Jane nous donner des conseils, nous partager sa sagesse et son expérience
  • Recherche et Sciences : Fabien Ollivier, le responsable du pôle scientifique du JGI France, a abordé avec Jane ces sujets au coeur des actions de notre Institut.
  • La parole à Jane : le tout avant que Jane ne prenne la parole pour partager avec nous.

    L’ensemble de la conférence a été animée par Constance Cordier, lauréate du Prix Templeton pour les jeunes du Jane Goodall Institute, ambassadrice du programme Roots & Shoots, qui a – en plus- assuré avec brio la traduction simultanée !

En replay

Retrouvez toute la conférence sur Youtube :

Programmation 2021

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