Les lauréats 2025

1er Prix – Elva Fuentes
2ème Prix – Julie Charrier
3ème Prix – Timotée Gérard

Elva Fuentes
Elva Fuentes est docteure en Biologie de l’environnement, des populations, écologie. Elle a réalisé sa thèse au Centre d’Etudes Biologiques de Chizé (La Rochelle Université) sur les effets des pesticides sur un petit rapace emblématique des terres agricoles, le Busard cendré (Circus pygargus).
Ses recherches s’inscrivent dans le domaine émergeant de l’écotoxicologie de terrain qui combine des concepts et des méthodes issus de l’écotoxicologie, de l’écophysiologie et de la biologie de la conservation afin d’améliorer les actions de conservation de la biodiversité dans les environnements anthropisés. Dans le cadre de sa thèse, elle a cherché à définir quels sont les réels niveaux de contamination par les pesticides des oiseaux sauvages, quels facteurs peuvent influencer ces niveaux de contamination et quels effets sur la santé des oiseaux peuvent être associés à cette contamination à travers l’étude des poussins de busard cendré. Ce rapace est en déclin en France, et chaque année il fait l’objet de protection de ses nids, protections possibles principalement par l’action de bénévoles. Ses travaux avaient donc aussi pour but, au-delà de l’étude des enjeux sanitaires liés à l’utilisation massive des pesticides, de définir si l’agriculture biologique pouvait être considérée comme une mesure conservatoire pour cette espèce et plus globalement pour la faune aviaire des milieux ruraux.
Dans un contexte « Une seule santé » (One Health), la santé humaine est intimement liée à celle des animaux domestiques et sauvages, des plantes et de l’environnement, y compris des écosystèmes. Ainsi, promouvoir la conservation des espèces et une coexistence durable entre nature et agriculture serait bénéfique pour tout l’agroécosystème dont fait partie l’Homme.
Pour en savoir plus : https://elvafuentes.wixsite.com/elva-fuenteshttps://elvafuentes.wixsite.com/elva-fuentes

Julie Charrier
Julie Charrier est enseignante-chercheuse à La Rochelle Université, rattachée au laboratoire LIttoral ENvironnement et Sociétés (LIENSs). Ses recherches portent sur la contamination au mercure des écosystèmes arctiques.
Dans un contexte de changement climatique global, l’Arctique se réchauffe près de quatre fois plus vite que le reste de la planète, entraînant des modifications environnementales rapides et profondes. Parmi ces changements, la fonte accélérée de la banquise est l’un des plus impressionnant. Or, la glace de mer joue un rôle essentiel pour de nombreuses espèces arctiques, influençant leur comportement, leur alimentation, mais aussi leur exposition aux contaminants, comme le mercure, un contaminant particulièrement toxique.
L’objectif des travaux de recherche de Julie Charrier, initié pendant sa thèse, visent à comprendre comment la fonte de la glace de mer affecte la contamination au mercure chez les oiseaux marins arctiques. Pour cela, elle a mené plusieurs missions de terrain au Groenland et collaboré avec des scientifiques à l’échelle pan-arctique. Quatre espèces d’oiseaux marins, ayant chacune un lien différent avec la glace de mer, ont été étudiées : le guillemot de Brünnich, la mouette tridactyle, le mergule nain et l’eider à duvet. Grâce à des outils analytiques innovants appliqués aux échantillons prélevés sur ces oiseaux, elle a pu mieux comprendre comment les conditions de la glace influencent la présence du mercure dans l’environnement, ses transformations chimiques et son accumulation dans la chaîne alimentaire.
Dans un Arctique de plus en plus vulnérable face aux pressions humaines et au changement climatique, ces travaux contribuent à mieux évaluer les impacts des modifications de l’habitat sur la physiologie, le comportement, la reproduction et la survie des oiseaux marins. Ils permettent aussi d’anticiper les effets futurs du changement global sur ces écosystèmes sensibles, tout en fournissant des éléments scientifiques utiles à leur préservation.

Timothée Gérard
Timothée Gérard a réalisé sa thèse à Strasbourg, au sein du Département Ecologie, Physiologie et Ethologie. Il y a travaillé sur la question du milieu agricole alsacien et de sa viabilité pour un rongeur des champs menacé d’extinction ; le hamster commun (Cricetus cricetus).
L’Agriculture moderne fait aujourd’hui face à de nombreux enjeux, dont ceux de sa résilience face aux changements globaux et de son impact sur la biodiversité. Dans ce contexte, identifier des pratiques agricoles durables et compatibles avec la faune des champs est essentiel. L’objectif de ses travaux était ainsi d’identifier des cultures prometteuses et susceptibles de favoriser les hamsters communs. Pour ce faire, il a suivi des hamsters en laboratoire et en enclos semi-naturel, et réalisé des tests agronomiques en plein champ. Il a identifié que la diversité de l’environnement des hamsters est clé pour éviter qu’ils ne souffrent de carences nutritionnelles. La présence de cultures oléagineuses, riches en énergie, est alors grandement bénéfique. Dans ce contexte, des mélanges de cultures sont particulièrement prometteurs pour promouvoir un couvert végétal constant et remplir les besoins nutritionnels des hamsters.
Ces préconisations sont cohérentes avec les mesures d’agroécologie, qui encouragent des pratiques agricoles durables. Ainsi, aidé par les moyens engagés pour sa conservation, le hamster accompagne une transition du socio-écosystème agricole alsacien vers des pratiques plus respectueuses de la biodiversité.

Le Jane Goodall Institute France souhaiterait particulièrement remercier Eric Boisteaux qui a coordonné cette édition du Prix du Jeune Chercheur.
La remise des prix se tiendra à la Fondation GoodPlanet, le samedi 7 juin 2025.