Pris au piège

Lorsque les autorités locales ont mené une opération de saisie sur un bateau de contrebande, ils ne pouvaient se douter que le cargo contiendrait un petit chimpanzé malade, ayant désespérément besoin d’aide. Ce chimpanzé que l’on nommera Motambo a été sauvé du trafic illégal d’animaux par l’ONG locale PALF (le Projet d’appui à l’Application de la Loi sur la Faune sauvage), qui l’a ensuite amené à notre sanctuaire de Tchimpounga dans un état de santé absolument déplorable.

Le piège, dans lequel Motambo a été pris, a sans doute été placé dans la forêt pour capturer de la viande de brousse. La chasse de viande de brousse est très répandue à travers le bassin du Congo, et demeure une source principale de protéines pour la population locale. En république du Congo, la viande de primate demeure la troisième viande préférée chez les consommateurs de viande de brousse[1]. Cette chasse est pratiquée à la fois par nécessité comme source de nutrition et par tradition culturelle. Au cours des 20 dernières années, nous estimons que 2 000 chimpanzés ont été tués uniquement par cette pratique.

Notre sanctuaire de Tchimpounga accueille les chimpanzés sauvés des pièges et rendus orphelins par la chasse. Mais le sanctuaire protège aussi activement les chimpanzés situés à travers la réserve environnante, d’une superficie totale de 555 km². Notre équipe d’écogardes, salariés du Jane Goodall Institute et issus des villages avoisinants la réserve, veille jour et nuit sur la faune et la flore de Tchimpounga.

Plus d’informations sur Tchimpounga

Construit en 1992 et situé à 50 km au Nord de Pointe-Noire, dans la région de Kouilou en République du Congo, le sanctuaire de Tchimpounga est situé sur une plaine côtière couverte de savane et d’une mosaïque de forêts galeries où la canopée se rejoint au-dessus de la rivière. Depuis sa construction, notre sanctuaire a su recueillir, soigner, et offrir une nouvelle vie à plus de 190 chimpanzés blessés et orphelins. Il est aujourd’hui le plus grand sanctuaire de chimpanzés d’Afrique. En plus de gérer le sanctuaire et la réserve environnante, nous œuvrons avec le gouvernement local et national pour défendre les droits des animaux, réduire le trafic illégal et sensibiliser la population.

Arrivée au sanctuaire

Motambo, arrivé au sanctuaire de Tchimpounga, a immédiatement été pris en charge par le service vétérinaire car sa condition était critique.

Il a reçu des soins intensifs jour et nuit de la part du personnel vétérinaire de Tchimpunga et est resté deux mois en convalescence. Motambo a reçu des sédatifs ainsi que des antidouleurs pour soulager la douleur sévère qu’il subissait et pour éviter d’avoir des convulsions qui auraient pu mener à une crise cardiaque. Pendant les cinq jours qui ont suivi son arrivée, il a été surveillé parl’équipe vétérinaire jour et nuit. Des injections et perfusions lui étaient aussi administrées en continu, avec jusqu’à 10 injections par jour juste pour apporter le traitement antibiotique et éradiquer le tétanos qui s’emparait de lui.

Trop longue quarantaine

Les deux mois de soins hospitaliers se sont suivis d’une quarantaine, avant que Motambo ne puisse rejoindre les autres chimpanzés du sanctuaire. Trois semaines seulement après la fin de son traitement, Motambo avait déjà repris 1kg en poids, ses blessures étaient presque entièrement cicatrisées et il savait faire sa toilette seul.
Le petit Motambo a su faire preuve d’une grande détermination à vivre. Et nous sommes fiers d’avoir pu contribuer à lui donner les traitements nécessaires pour lui offrir une deuxième chance.

Lors de sa construction en 1992, le sanctuaire de Tchimpounga avait pour objectif de pouvoir accueillir jusqu’à 60 chimpanzés. Aujourd’hui, le sanctuaire en abrite presque 200. Avec un personnel de 53 personnes, nous soignons les nouveaux-venus et les chimpanzés malades, nous nourrissons les chimpanzés acceuillis, nous maintenons leur cadre de vie, nous protègeons les chimpanzés des braconniers, et nous agissons avec le gouvernement et la population locale pour lutter contre la viande de brousse et le trafic illégal d’animaux sauvages. Accueillant de plus en plus de chimpanzés – dont certains passeront le reste de leur vie à Tchimpounga, ne sachant pas s’adapter à la vie sauvage à cause de leur enfance vécue en animal de compagnie – la charge de travail et les frais ne font que s’alourdir au sanctuaire. Aidez-nous à respecter notre promesse : celle de ne jamais devoir refuser l’accueil à un chimpanzé dans le besoin.

Liberté retrouvée

Une fois sa quarantaine terminée, Motambo a rejoint les autres résidents du sanctuaire. Enfin, le jeune chimpanzé a pu retrouver la liberté.

Après son rétablissement, Motambo est néanmoins resté faible pendant un certain temps et a été placé dans un enclos avec les jeunes chimpanzés, surveillés par une femelle plus âgée toujours douce et affectueuse envers les nouveaux arrivants.

Motambo aimait jouer avec les jeunes, et agissait comme leur grand frère : il s’interposait pour mettre fin aux bagarres et protégeait les plus petits chimpanzés des plus grands et des plus chahuteurs.

Ensuite, une fois qu’il eut récupéré suffisamment de forces, Motambo fut transféré sur l’île de Tchibebe, l’un des nouveaux sites insulaires de Tchimpounga.

Motambo pourra grandir librement dans cette nouvelle résidence, tout en continuant de bénéficier de la supervision du personnel du sanctuaire. Pour la première fois depuis sa capture par les braconniers, Motambo est libre de se promener parmi les siens, avec ce nouveau groupe dans lequel il s’est pleinement intégré.

De plus, l’île de Tchibebe étant située sur la rivière Kouilou, elle est inaccessible pour les prédateurs naturels ainsi ou les chasseurs. C’est donc un véritable paradis naturel, où nous pouvons continuer de veiller sur eux et de leur apporter des fruits et légumes frais, sans gêner leur vie en communauté.

Le sanctuaire de Tchimpounga comprend trois îles sur la rivière Kouilou : Ngombe, Tchindzoulou et Tchibebe. Nous aménageons ces îles depuis 2008 pour qu’elles puissent devenir des zones libres pour les chimpanzés. Ensemble, ces îles pourront accueillir jusqu’à 100 de nos résidents primates.

En plus des coûts vétérinaires et des frais de gestion, le sanctuaire est aussi confronté à de lourdes dépenses pour prendre soin des chimpanzés toute au long de leur vie. En effet, un chimpanzé peut consommer plus de 600 kg de nourriture par an ! Une grande partie du régime alimentaire des chimpanzés à Tchimpounga provient de fruits et légumes achetés auprès des villages locaux. Les jeunes chimpanzés comme Motambo reçoivent pour leur part du lait en poudre, avant d’être sevrés au lait de vache, puis au porridge de soja. Au total, le budget de nourriture pour les chimpanzés à Tchimpounga s’élève à 400 000 euros par an.

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Le sanctuaire de Tchimpounga

Le Centre de réhabilitation des chimpanzés de Tchimpounga est le plus grand sanctuaire de ce type en Afrique. Depuis son ouverture en 1992, plus de deux cents chimpanzés y ont été soignés. Il offre un refuge aux primates orphelins, tous victimes des trafics et commerces illégaux soit de viande de brousse soit d’animaux de compagnie.

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