Selon la dernière étude du WWF réalisée en 2021, l’Union Européenne reste le deuxième plus grand importateur de matières premières liées à la déforestation et à l’origine de 16% de la déforestation associée au commerce international.
Face à l’urgence de la situation, la Commission Européenne a présenté le lundi 17 novembre une première proposition de législation qui doit permettre d’exclure du marché européen des produits qui seraient liés à la déforestation (bœuf, bois, huile de palme, soja, café, cacao et certains produits dérivés comme le cuir, le chocolat et les meubles). Ainsi, avant de commercialiser leur produit, les entreprises devraient vérifier qu’il n’est pas issu d’une terre qui a été déforestée et dans le cas contraire, renoncer à le commercialiser.
Cette législation constitue un premier pas important qui doit être salué, compte tenu du rôle de la déforestation dans l’accélération du changement climatique et l’effondrement de la biodiversité.
Néanmoins, afin que cette proposition ait un réel impact pour le climat et la biodiversité, des points d’attention ont été soulevés par plusieurs ONG et seront à renforcer par le Parlement et le Conseil lors des débats qui démarreront en 2022 sous la présidence de la France :
– La législation ne doit pas se limiter aux forêts mais doit garantir la protection des autres écosystèmes naturels (savanes, prairies, mangroves) qui ont un impact conséquent pour le climat et la biodiversité et doivent être protégés.
– La législation doit couvrir l’ensemble des matières premières et des produits susceptibles d’être liés à la conversion d’écosystèmes, la proposition actuelle se limitant actuellement à six produits.
– Le respect des droits humains doit être garanti, il est nécessaire de protéger les droits des peuples autochtones et des communautés locales dont la survie dépend de ces écosystèmes, et notamment d’obtenir par leur consentement.
Le Jane Goodall Institute France soutient la campagne Together4Forests, qui a déjà remporté plus d’un million de signatures en 2020.
L’Institut salue cette première proposition qui devra néanmoins faire l’objet d’ajustements afin d’aboutir à l’adoption d’une législation ambitieuse.
Ensemble, soyons vigilants pour cette avancée importante, cette opportunité à ne pas rater !
Roxane Batt pour le Pôle plaidoyer du JGI France