Dès aujourd’hui et jusqu’au 1ernovembre 2024 se déroule en Colombie la tant attendue COP16, conférence qui réunit les parties à la Convention des Nations unies sur la biodiversité.

Si certains l’attendent avec impatience afin d’analyser et de confronter les avancées des États ayant ratifié les accords de Kunming-Montréal en 2022, d’autres ont déjà mis en avant les différents maillons faibles de ces accords, notamment en ce qui concerne le financement et les politiques locales malheureusement inégales des États cherchant à poursuivre ces objectifs. 

Pour rappel, en 2022 les accords de Kunming-Montréal ont dégagé plusieurs objectifs et cibles à remplir par les Etats. Les quatre premiers objectifs se doivent d’être atteints avant 2050, à savoir : 

  • Préserver et réussir à rétablir les superficies perdues des écosystèmes menacés tout en mettant fin à l’extinction des espèces menacées. 
  • Utiliser de façon durable et réfléchie les ressources naturelles qui sont à la disposition de l’Homme afin de favoriser un développement durable. 
  • Favoriser et améliorer l’accès à une justice environnementale entre tous les États ainsi qu’avec les peuples autochtones. 
  • Mettre en place une aide financière afin que tous les États puissent favorablement mettre en œuvre ces objectifs et notamment en prenant en compte les différences de développement des États en pleine transition. 

Afin de remplir ces objectifs, vingt-trois cibles ont été identifiées et doivent être atteintes avant 2030. Parmi les plus emblématiques, la cible 13 vise à prendre des mesures juridiques et politico-administratives afin de favoriser l’accès à une justice environnementale, et la cible 7 vise à réduire les risques liés à la pollution et aux incidences négatives de la pollution. 

Des cibles ambitieuses mais indispensables pour préserver la biodiversité. Néanmoins comme toute convention internationale et projet à grande échelle qui implique la collaboration et l’engagement de plusieurs parties, des problématiques de taille viennent ternir l’accomplissement pérenne de ces objectifs. 

En effet, les États ont longtemps négligé la protection de la biodiversité au profit de leur développement et du renforcement de leur économie. Alors que l’urgence climatique et environnementale ont progressivement alerté les dirigeants étatiques, le financement reste bien trop faible par rapport à l’ampleur des objectifs fixés. En témoigne ainsi une progression à deux vitesses, entre les pays développés et ceux en pleine transition. Si le financement se doit d’être le principal sujet de discussion durant cette COP16, la question d’une potentielle analyse dans les politiques locales des pays émergents et en pleine transition devrait également être abordée. 

La position de la France lors de la COP16 sera importante. Elle a en effet présenté son plan biodiversité en novembre 2023 et aurait été l’un des dix premiers États à rendre son bilan dans les temps fixés par la Convention. A titre d’exemple parmi les éléments partagés, la France envisagerait de restaurer 500 000 hectares de zones humides avant 2026, de planter un milliard d’arbres ou encore de mettre en place 400 nouvelles aires protégées d’ici 2027. 

Le Jane Goodall Institute France suivra de près les différents débats qui se tiendront durant la COP16.