À l’occasion de la diffusion de la nouvelle série documentaire « Chimp Crazy », qui raconte l’histoire de chimpanzés utilisés comme animaux de compagnie ou de divertissement, le Jane Goodall Institute fait part de ses préoccupations et de ses conseils en la matière. 

Les singes ne devraient jamais être détenus comme animaux de compagnie ou pour le divertissement. Nous avons édité un guide sur comment améliorer les normes de bien-être des chimpanzés en captivité et qui expose les problèmes inhérents à de nombreuses représentations de chimpanzés, expliquant comment partager au contraire une imagerie positive qui protège les individus et fait progresser la conservation. 

Les recherches pionnières du Dr. Jane Goodall ont démontré que la sensibilité, l’intelligence et la compassion sont des qualités que nous partageons avec les animaux non humains. Les études qu’elle a menées sur les chimpanzés à Gombe (en Tanzanie) ont apporté de nombreuses preuves de la complexité de l’esprit et de la richesse de la vie émotionnelle et sociale des grands singes. 

Au Jane Goodall Institute, le respect de chaque individu est au cœur des intérêts de bien-être et de conservation des espèces auxquelles ils appartiennent. 

Notre déclaration sur les droits des grands singes et les zoos l’explique. 

Droits et bien-être des grands singes


Les grands singes ont le droit de vivre à l’abri de la douleur, de la négligence et de la souffrance. Ils doivent résider dans un environnement qui leur offre suffisamment d’espace, d’enrichissement et de structure pour développer un comportement sain et naturel, y compris un groupe social approprié composé d’individus compatibles. Les singes nés en captivité devraient vivre dans des groupes sociaux qui ressemblent à leur mode de vie dans la nature, y compris des enclos spacieux et naturalistes offrant de nombreuses possibilités d’enrichissement et la possibilité de faire des choix dans certaines limites. Les conditions de vie des grands singes devraient toujours inclure l’accès à un espace intérieur et extérieur, et la possibilité de se retirer des visiteurs et des congénères. 

Notre collègue, le Dr Rebeca Atencia du Centre de réhabilitation des chimpanzés de Tchimpounga du Jane Goodall Institute en République du Congo a été la première à établir l’indice de bien-être des chimpanzés en captivité et nous travaillons en collaboration et par le biais d’un dialogue constructif pour promouvoir les normes les plus élevées et les meilleures pratiques en matière de soins aux animaux en captivité. Les chimpanzés sont des animaux sauvages. Ils ne peuvent et ne doivent pas être humanisés. Le Jane Goodall Institute, en France comme dans tout notre réseau, collabore avec d’autres organisations pour interdire l’utilisation des singes à des fins de divertissement (cirques, attractions routières, cinéma, télévision, publicité) et comme animaux de compagnie.

Menaces

Il n’est ni sûr ni éthique de garder des primates comme animaux de compagnie et ils ne devraient jamais être utilisés dans l’industrie du spectacle. En plus d’être inutile, dangereux et préjudiciable au bien-être des animaux, cette pratique renforce les fausses impressions du public sur l’espèce et contribue à la demande de chimpanzés en captivité, ce qui favorise la chasse illégale et le trafic de spécimens sauvages. 

Si, dans certains pays comme les États-Unis, l’utilisation des chimpanzés dans l’industrie du spectacle et comme animaux de compagnie a considérablement diminué, ce n’est pas le cas pour d’autres primates et, dans de nombreux endroits, les chimpanzés sont encore gardés comme animaux de compagnie, attractions et divertissements de haut niveau. 

La triste vérité est que les grands singes – tous en voie de disparition – sont activement – et illégalement – chassés, capturés et trafiqués pour répondre à la demande de viande et d’enfants vivants destinés à être exportés dans le monde entier à des fins de divertissement et d’appât du gain pour l’homme. Certains sont cachés dans des collections privées, tandis que d’autres sont exposés de manière éhontée dans des zoos peu recommandables, des parcs animaliers, des lieux de tourisme et de loisirs, et deviennent des marchandises en tant que « stars » de vidéos sur les réseaux sociaux. Leurs besoins sont cruellement négligés dans ces environnements, les nourrissons étant privés des soins maternels essentiels dont ils ont besoin jusqu’à l’âge de six ans environ et les grands singes étant soumis à des contraintes, à des mutilations et à d’autres formes d’intervention pour rester gérables. Nombre d’entre eux sont soumis à des régimes de dressage sévères et vivent des expériences douloureuses et terrifiantes.

Vous aussi vous pouvez agir !

Tout le monde peut aider en refusant de soutenir l’exploitation commerciale des primates. 
Par exemple, Ne visitez et soutenez que des sanctuaires et des zoos réputés qui placent les besoins des animaux au premier plan. Faites attention aux images que vous regardez et partagez en ligne pour vous assurer que vous ne soutenez pas par inadvertance l’exploitation, la souffrance et le trafic criminel de ces êtres précieux.

Retrouvez ici notre étude sur la condition juridique des primates en France et en Europe

Photographies © JGI/ Fernando Turmo