Philippe Nicolas, professeur des écoles, chercheur en Sciences de l’Education au sein de l’Education nationale, fondateur de Cap au Nord est partisan de la pédagogie de projet.

Faire en sorte qu’il se passe quelque chose entre l’enfant et la nature, pour que l’enfant devenu adulte se sente en charge de la vie, et faire en sorte que l’enfant dès le plus jeune âge découvre, puis déploie son potentiel et son génie d’auteur à co-construire le monde sont les deux axes qui résument sa pédagogie. 

En conscience du processus du dérèglement climatique enclenché une vingtaine de jeunes mineurs d’Ile de France, mais aussi d’autres régions de France partent en expédition depuis 2019 au-dessus du cercle arctique pour vivre une aventure humaine et scientifique, comme cet été au Groenland dans le village inuit de Saqqaq.

Iceberg en kayak à Saqqaq – Icebergs à Saqqaq -Pleine lune à Saqqaq

À l’heure de l’Anthropocène, nous aurions pour la plupart d’entre nous une certaine difficulté à saisir que nous appartenons à la vie, mieux, pour reprendre l’expression de Goethe, que nous appartenons à « l’ordre mobile du monde ». Au delà de la tyrannie du paraître et de la logique marchande de notre hyper-société, nous baignons dans le mystère, le meilleur des choses peut advenir pour chacun n’importe où, n’importe quand, et peut revêtir maintes formes pour peu que nous cohabitions avec ce qui nous est proche.

Zoé et Lou en exploration kayak à Saqqaq

Expéditions essentielles pour comprendre et connaître le monde – Le témoignage de Philippe Nicolas

Très tôt, dès ma première année d’affectation en tant que professeur des écoles dans le département des Hauts-de-Seine, à proximité de la plus grande barre d’immeuble d’Europe, je fis le constat de la séparation entre l’enfant et la nature, entre l’humain et le vivant. La question du jardin en éducation s’est donc posée pour moi comme essentielle.

Faire en sorte qu’il se passe quelque chose entre l’enfant et la nature, pour que l’enfant devenu adulte se sente en charge de la vie, et faire en sorte que l’enfant dès le plus jeune âge découvre, puis déploie son potentiel et son génie d’auteur à co-construire le monde sont les deux axes qui résument ma pédagogie.

A Ilulissat – Devant l’église en tenue traditionnelle – Chiot nordique à Ilulissat

J’allais organiser pendant près de quinze ans des séjours classe transplantée pour mes élèves de banlieue, ce fut notamment les projets : Savanturiers des glacesSavanturiers de PapouasieExpédition Lac MiroirExpédition Wolf.

Dans le respect des programmes de l’Education nationale, le recours à l’expérience de l’immersion en pleine nature à la lumière des trois principes, se relier, se donner et s’élever favorisa l’élan sauvage et l’épanouissement des élèves dans la confrontation avec les ressources fauniques, floristiques, géologiques des parcs naturels français fréquentés.

Et puis, un accomplissement pédagogique en conscience du processus du dérèglement climatique enclenché avec les expéditions Cap au Nord centrées sur la reconnexion avec la nature, la coopération et la démarche scientifique.

Faire classe face à la beauté du monde – Zoé et Lou en exploration kayak à Saqqaq

En point d’orgue de cette pédagogie intégrale qui révèle l’homme intégral, la dernière expédition en date : Cap Groenland en août 2024 dans le village inuit de Saqqaq où les chocs anthropologique et géopoétique nous firent repenser nos visions du monde. À l’heure de l’Anthropocène, nous aurions pour la plupart d’entre nous une certaine difficulté à saisir que nous appartenons à la vie, mieux, pour reprendre l’expression de Goethe, que nous appartenons à « l’ordre mobile du monde ». 

Au delà de la tyrannie du paraître et de la logique marchande de notre hyper-société, nous baignons dans le mystère, le meilleur des choses peut advenir pour chacun n’importe où, n’importe quand, et peut revêtir maintes formes pour peu que nous cohabitions avec ce qui nous est proche, mieux pour que nous entrions en amitié avec le vent, la glace, les baleines, les phoques, les forêts, les mers…

Pleine lune à Saqqaq – Iceberg lors de la traversée d’Ilulissat à Saqqaq – Icebergs à Ilulissat.

Copyright de toutes ces photographies: Cap au Nord