En 2020, le pôle scientifique du Jane Goodall Institute France a décidé de lancer un PRIX DU JEUNE CHERCHEUR JANE GOODALL FRANCE, pour mettre à l’honneur des chercheuses et chercheurs et leurs projets et/ou recherches menés sur la relation Homme-animal.
Trois prix sont décernés annuellement.
L’objectif est de venir confirmer l’excellence des travaux d’étudiants à l’aube de leur carrière scientifique, de leur offrir une aide financière afin de poursuivre leurs recherches et permettre une meilleure visibilité de leurs travaux.
LES LAURÉATS
Les membres du jury ont statué et voici les lauréats des 3 prix :
1ER PRIX : FLORIAN KLETTY
2EME PRIX : JOELLE DE WEERDT
3EME PRIX : BEATRICE LUISI
Les membres du jury sont :
- Dr. Bruno Pelletier, docteur vétérinaire, responsable du pôle scientifique du Jane Goodall Institute France
- Dr. Florence Ollivet Courtois, docteur vétérinaire, spécialiste de la faune sauvage
- Cyril Dion, poète, écrivain, réalisateur et activiste environnemental
- Pr. Jean-Francois Courreau, enseignant-chercheur, écrivain et Président de Faune-Alfort
- Le pôle scientifique du Jane Goodall Institute : Ignacio Avellino, Manon Brun, Charles Duke, Fiona La Mendola, Marie Lebrazidec, Marion Laporte et Carol Saez
- Galitt Kenan, Directrice du Jane Goodall Institute France
La cérémonie ne pouvant se tenir en raison des conditions sanitaires actuelles, les lauréats se présenteront – ainsi que leurs projets – dans de courtes vidéos diffusées sur ce site internet ainsi que sur les réseaux sociaux du Jane Goodall Institute en 2021.
Les projets des lauréats
Pour en savoir d’ores et déjà plus sur les chercheuses et chercheurs lauréat du Prix et leurs projets :
FLORIAN KLETTY
Florian Kletty étudie l’animal dans son milieu naturel avec une approche pluridisciplinaire et intégrative. Ses recherches portent sur la conservation d’une espèce inféodée au milieu agricole, le hamster d’Europe. Cette espèce est aujourd’hui menacée de disparition, en raison des pratiques agricoles intensives qui ont significativement dégradé son habitat, l’exposant à un risque de prédation élevé par l’absence de couvert végétal une grande partie de l’année, et à des carences alimentaires qui empêchent sa reproduction.
Son travail porte sur la recherche de pratiques agricoles innovantes qui soient à la fois favorables au hamster et d’intérêts technique et économique pour les agriculteurs. Par son activité de recherche et son implication dans la conservation de cette espèce parapluie de l’écosystème des plaines agricoles, Florian Kletty a participé activement à la restauration de la biodiversité agricole.
En effet, comment est-il possible de développer des pratiques agricoles qui soient favorables au Grand hamster et à l’ensemble de la biodiversité ?
Pour cela, ses travaux permettent de mieux comprendre la biologie du hamster, notamment sa nutrition ; chercher et tester des cultures ou associations culturales optimales pour la reproduction et la survie de l’espèce ; à prendre en compte le socio-écosystème agricole dans son ensemble pour favoriser la mise en place de pratiques agricoles adaptées.
Son objectif est de valoriser des pratiques bénéficiant à la biodiversité dans sa globalité, aux agriculteurs et à la société. Prendre en compte les liens entre chacune des problématiques et avec une approche pluridisciplinaire permettant de réaliser une transition agricole vers un modèle durable et respectueux de la nature et de l’humain.
Ses découvertes sont aujourd’hui mises en œuvre dans le cadre des Mesures Agro-Environnementales Climatiques Collectives (MAECC) par 200 agriculteurs sur 3500 Ha en Alsace et ont été présentées devant la Direction Générale agriculture à Bruxelles en 2019, afin d’étendre ces mesures à l’Europe.
Il souhaite agir sur trois volets : faire avancer les connaissances scientifiques dans ce domaine à travers ses travaux de recherche, communiquer ces connaissances au public, aux acteurs et aux décideurs à travers des actions de communication et sensibilisation, et participer à la protection des espèces et au développement des mesures de protection, notamment par son engagement associatif.
Thèse de doctorat (CNRS) en biologie de la conservation « alimentation du Grand Hamster (cricetus cricetus) : effets sur sa biologie et liens avec les pratiques agricoles et la biodiversité ».
Université de Strasbourg / CNRS, Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien (UMR 7178),
JOËLLE DE WEERDT
Joelle De Weerdt est biologiste marin et directrice de projet au sein de l’association ELI-S. Elle est actuellement Doctorante en Biologie à la Vrije Universiteit Brussel, Belgique. Ecologie des baleines à bosse et autres cétacés le long de la côte Pacifique du Nicaragua, Amérique Centrale.
Le projet de conservation des cétacés du Nicaragua est une initiative de recherche et de conservation communautaire qui éduque le public tout en générant simultanément des informations sur la présence, la répartition, le comportement et la taille de la population de baleines à bosse grâce à un programme scientifique. Le projet consiste à combiner la recherche scientifique avec l’éducation environnementale des communautés locales pour assurer un équilibre entre les besoins des animaux et les activités anthropiques.Différents acteurs des communautés locales, allant des enfants aux pêcheurs en passant par les décideurs, sont impliqués.
Ce projet de recherche complet a semblé parfaitement maitrisé aux membres du jury. Son approche, proche de celle du Jane Goodall Institute, met en œuvre de façon simultanée la recherche scientifique, la conservation, l’implication des populations locales mises au cœur de la stratégie et la sensibilisation.
BÉATRICE LUISI
Béatrice Luisi a obtenu un doctorat en médecine vétérinaire en décembre 2019 à l’ENVA. Thèse : « Réactions comportementales de macaques Berbères (Macaca sylvanus) face à de humains imitant leurs expressions faciales.
Elle a également obtenu un master de recherche en écophysiologie, écologie et éthologie auprès de l’Université de Strasbourg.
Son projet de recherche porte sur les relations entre les macaques Berbères (Macaca sylvanus) et les humains.
Comment les macaques réagissent à ces imitations de leurs expressions faciales ? Une agression imitée peut-elle être vécue comme la même menace faite par un congénère ? Dans ce cas est-ce que la réaction serait plutôt une réponse agressive, un comportement de soumission ou un signe de stress ? Son étude lui a permis de quantifier des erreurs de communication entre des macaques et des humains. La mauvaise interprétation de signaux communicatifs peut avoir des effets graves comme des agressions (dans ce zoo cela n’arrive pas car des soigneurs contrôlent et savent intervenir en cas de besoin) et stresser considérablement les singes. C’est pourquoi une meilleure compréhension de ces mécanismes est indispensable pour améliorer les discours de sécurité et de sensibilisation donnés dans les zoos et les zones touristiques où des singes sont libres.