Article original : http://news.janegoodall.org/2019/04/29/this-is-the-real-deal-a-global-deal-for-nature/
Auteur : Ashley Sullivan
Traduction : Manon Vialle
Relecture : Galitt Kenan
Au Jane Goodall Institute, nous croyons et nous savons même que toutes les espèces et habitats sur Terre sont connectés. Depuis les forêts jusqu’aux rivières, et jusqu’aux individus qui dépendent de ces rivières, aux chimpanzés, et à chaque être vivant qui les unit. Nous croyons également et avons témoigné du pouvoir phénoménal de l’espoir devenant action – le fait de pouvoir en tant qu’individus et en tant que communautés de conservation aider à protéger et à vivre de façon harmonieuse avec le monde naturel dont nous faisons tous partie. A cette fin, une nouvelle approche connue sous le nom de » Global Deal for Nature (Accord Global pour la Nature, ou GND) »), soutenue par nos partenaires à la fondation Leonardo DiCaprio, ouvre de nouveaux espoirs sous forme d’un plan d’action, « pour promouvoir une protection et une restauration accrue des habitats, des stratégies de conservation nationales et régionales, et de l’autonomisation de peuples indigènes pour protéger leurs terres souveraines. »
Notre mission est de garantir l’équilibre et d’entretenir l’espoir de bâtir un avenir meilleur pour tous, avant qu’il ne soit trop tard.
En 2017, 49 scientifiques ont rédigé un article décisif intitulé « Une approche basée sur les écorégions pour protéger la moitié du domaine terrestre » – qui vient accompagner l’accord de Paris sur le climat. Nos scientifiques, dont le Dr Lilian Pintea, ont participé à la corédaction de ces articles dans le but d’étudier la nécessité de protéger davantage la biosphère terrestre, afin de répondre aux besoins en matière de protection de l’environnement et d’assurer le bien-être humain.
L’objectif de ces travaux serait de protéger la moitié des terres et des écosystèmes pour mettre fin à la crise d’extinction, tout en maintenant les moyens de subsistance humains. Une idée clef dans l’article est que chacune des 846 écorégions du monde a besoin d’une stratégie qui lui serait propre et serait partagée par tous les pays dont les frontières la traversent. En avril 2019, de nombreux scientifiques ont publié un nouveau document intitulé : « Un pacte mondial pour la Nature : les principes directeurs, les points de repère et les objectifs », qui explique les raisons pour lesquelles il est nécessaire de protéger de manière ciblée et équilibrée la moitié de la Terre, et présente une stratégie scientifique pour sauver la diversité et l’abondance de vie sur Terre.
« La stratégie de conservation qui implique correctement la géographie et les communautés locales est essentielle pour assurer que nous protégeons les habitats d’écorégions les plus divers et atteignons nos objectifs de représenter les écosystèmes et les espèces. » – Dr Lilian Pintera, Vice-président des sciences de la conservation au Jane Goodall Institute.
L’année prochaine, en Chine, la convention des Nations-Unies sur la biodiversité (CBD) recevra les dirigeants mondiaux qui se fixeront de nouveaux objectifs pour protéger le monde naturel. Les objectifs précédents n’étaient pas assez ambitieux, et cela se voit. Au cours des dernières décennies, nous avons pu assister à la disparition considérable d’espèces et d’habitats – les populations animales ont baissé de 60%, un cinquième de la forêt amazonienne a été détruite, et nous avons perdu la moitié des récifs coralliens en eau peu profonde. A présent, seulement 15% des terres mondiales et 5 % des océans sont officiellement protégés. Il est évident que nous devons inverser cette tendance, et ce dès maintenant. L’initiative s’appuie sur de nombreuses propositions scientifiques pour protéger les zones clés de la biodiversité et sur les dernières recherches sur le climat, appelant à un objectif d’au moins 30% des terres protégées d’ici 2030, avec 20% supplémentaires dans les régions de stabilisation climatique. Elle est aussi la première à inclure les écorégions terrestres, marines et d’eau douce dans une stratégie mondiale. Ensemble, dès maintenant, en nous associant avec les populations locales et les peuples autochtones pour bénéficier des droits et du soutien nécessaires à la protection de leurs terres, nous pouvons avancer à grands pas vers la réduction de la disparition d’habitats et l’atténuation de l’extinction.
Ce n’est pas seulement un problème pour les écosystèmes et la faune, cela nuit à l’humanité toute entière ainsi qu’à nos moyens de subsistance. Un nouveau rapport de la Plateforme intergouvernementale, scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) placé sous l’égide des Nations-Unies, a été élaboré par 500 chercheurs et experts. Il révèle une situation inquiétante : « la disparition des arbres, des pâturages et des zones humides coutant l’équivalant de 10% (ou 8 000 milliards de dollars) du produit intérieur brut annuel, conduit à la disparition d’espèces, intensifie le changement climatique et conduit la planète vers une sixième extinction de masse des espèces. » Nous ne pouvons accepter un tel avenir. Nous espérons que grâce à cela et à tous ces efforts, y compris par le biais de notre propre travail de conservation centré sur la communauté, nous pourrons faire la différence pour les humains, les autres animaux et l’environnement.
Une pétition vient d’être lancée par One Earth, sur l’initiative de la fondation Leonardo DiCaprio, avec Avaaz, RESOLVE, la Société du National Geographic, le Jane Goodall Institute et d’autre groupes environnementaux pour motiver les nations de accepter de protéger la moitié de la Terre, et aider à résoudre à la fois la perte de biodiversité et la crise climatique.
Signez et partagez la pétition #AccordmondialpourlaNature concernant la protection de la moitié des terres et mers pour permettre le développement de la nature et de l’humanité.