Ce lundi 13 novembre, 175 pays sont à nouveau rassemblés autour d’une même table pour imaginer et trouver des solutions afin de répondre à l’une des plus grandes menaces pour notre environnement : la pollution plastique.

Un nouveau chapitre s’ouvre dans le circuit des négociations qui ont débuté en 2022, en vue de parvenir à la signature d’un traité mondial visant à lutter efficacement contre la pollution plastique, et dont le dénouement est espéré d’ici fin 2024.

Dans nos bouteilles, notre cuisine, nos appareils électroniques mais plus particulièrement dans la nature, le plastique est partout. 

Ami incontesté de l’industrie, ennemi mortel pour l’environnement, de sa fabrication à sa fin de vie, le plastique est nocif pour la planète. Il dégrade non seulement les écosystèmes terrestres et marins, mais il est également nocif pour la santé humaine. 

Et pourtant, saviez-vous qu’en France nous consommons en moyenne 70 kg de plastique par an et par personne ? D’après l’OCDE, d’ici 2040, les êtres humains consommeront trois fois plus de plastique qu’aujourd’hui. Un chiffre qui donne le vertige et un premier aperçu du désastre qui nous attend.

Les institutions se saisissent pourtant depuis plusieurs années de la question, et tentent d’agir chacune de leur côté et à leur niveau. 

Déjà en 2002, le Bangladesh était le premier pays à interdire les sacs plastiques, et en 2014 les Pays-Bas interdisaient l’utilisation des microbilles dans les produits d’hygiène. En France, la régulation sur le plastique à usage unique est apparue en 2016 avec l’interdiction des sacs plastiques en caisse. La liste s’est étoffée au fil du temps et est ainsi venue s’y ajouter la vente des pailles, confettis, couverts et verres jetables… 

Cette année, la Commission Européenne a également interdit la vente de paillettes afin de limiter la pollution des micro-plastiques. Question recyclage, depuis le 1er janvier 2021, la contribution plastique de l’Union Européenne est également appliquée, et a pour objectif d’inciter les États à mieux recycler. 

Ce sont donc différentes initiatives qui émergent à travers le monde, mais ces décisions ponctuelles et éparses demeurent insuffisantes pour lutter contre ce fléau. Une position commune, juridiquement contraignante et d’ampleur devient nécessaire.

C’est ainsi qu’en 2022, à Nairobi, l’Assemblée des Nations Unies s’est saisie du sujet et a réuni les représentants de 175 pays, dont la France, afin de dessiner les contours d’une résolution permettant de mettre fin à la pollution plastique. Cette première concertation a marqué le début d’un cycle de discussions entre les États. En Mai 2023, un nouveau sommet s’est tenu à Paris, réunissant les politiciens du monde entier afin de poursuivre les discussions et s’orienter vers un projet de traité. En septembre 2023, une version zéro du traité a été publiée. Celle-ci prend notamment en compte les principes de la déclaration de Rio de 1992 sur l’environnement et le développement, elle vise principalement les plastiques à courte durée et reconnaît la nécessité de discuter des difficultés actuelles du recyclage, encore trop faible. 

Mais cette première proposition est-elle suffisante ? Légiférer sur la question est important, aboutir à un texte ambitieux l’est encore plus. À l’heure où un septième continent composé de millions de tonnes de déchets plastiques (sacs, bouteilles, filets de pêches, emballages plastiques) drainés au fil des années par les océans, mesure 3.5 millions de kilomètres carrés – équivalent six fois la taille de la France métropolitaine – il est urgent d’adopter un traité à la hauteur des enjeux auxquels les humains et les écosystèmes doivent déjà et devront encore faire face.

Il est en effet nécessaire de se positionner de façon globale,  et d’adopter un traité contraignant, avec de réels engagements, sur le plastique à courte mais aussi à longue durée, qui régule la production de tout type de plastique et qui prend en compte les conséquences non seulement environnementales sur la planète, mais également la santé des êtres vivants qui l’habitent. Un traité qui ne mise pas seulement sur le recyclage pour mettre un terme au problème car, même s’il est nécessaire, le recyclage n’est pas la solution, étant encore trop faible. 

Le Jane Goodall Institute France suivra avec beaucoup d’attention les discussions à venir sur ce sujet si sensible et tellement important.

Découvrez également la campagne No Waste Forever du Jane Goodall Institute pour lutter contre les déchets. Restez connectés et associez-vous aux initiatives et évènements proposés chaque année par différentes organisations les 5 juin ou encore le 3 juillet, respectivement journée mondiale de l’environnement et journée mondiale sans sac plastique.

Ensemble, nous pouvons faire avancer la lutte contre la pollution plastique.

Chacun, à son échelle, peut agir et faire entendre sa voix. Vous aussi, signez cette pétition qui vise à mettre fin à la pollution plastique

Signez la pétition ici

🙏🏾 Merci à Laureen Bascou et Roxane Batt pour leur travail sur ce sujet et cet article.

🙏🏾 Merci à Iftane Takarroumt pour ces belles photographies, prises alors que des jeunes du programme Roots & Shoots lors d’une journée nettoyage de plage & ateliers de sensibilisation à la pollution plastique.