La biodiversité a décliné à un rythme alarmant au cours des dernières décennies, et les efforts de l’humanité n’ont pas réussi à empêcher cette perte dévastatrice d’espèces, de diversité génétique et de santé des écosystèmes. Bien que le sort de la biodiversité reste précaire et que sa perte rapide contribue au changement climatique à l’échelle mondiale, il reste une petite fenêtre de temps pendant laquelle nous pouvons assurer un avenir meilleur.

Du fait des décennies de recherche et d’efforts de conservation du Jane Goodall Institute, nous savons qu’outre la perte d’habitat, le trafic d’espèces sauvages a un impact négatif important sur la biodiversité et menace de nombreuses espèces menacées. Ce sont des problèmes complexes de dimension mondiale qui trouvent leur origine dans la pauvreté, la corruption, l’inapplication des lois et l’augmentation de la demande mondiale d’espèces exotiques. La lutte contre le trafic illégal d’espèces sauvages et son impact sur la perte de la biodiversité, la santé publique et animale, ainsi que sur les moyens de subsistance durables des communautés autochtones et locales, nécessite un cadre juridique international actualisé.

L’interdépendance de la santé des humains, des animaux et des écosystèmes est indiscutable. Les solutions doivent être holistiques, fondées sur la science et centrées sur les communautés. Dans le monde entier, le Jane Goodall Institute lutte contre la perte de biodiversité, du changement climatique et de l’inégalité environnementale. Pour ce faire, nous intégrons les connaissances indigènes, les données scientifiques et les technologies innovantes aux processus décisionnels et aux solutions locales. Nous travaillons avec les communautés pour soutenir des initiatives durables qui luttent contre la déforestation, permettent la surveillance des paysages importants pour la biodiversité, évaluent les effets potentiels du changement climatique sur les systèmes naturels, protègent les espèces sauvages menacées et prennent des mesures pour assurer un avenir viable à toute vie sur Terre.

Nous devons nous rassembler et agir, maintenant, pour restaurer la biodiversité dans les endroits que nous avons détruits et pour protéger les zones sauvages qui nous restent. Ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons espérer la survie des personnes, des animaux et de l’environnement de cette planète qui est la nôtre. 

Dr. Jane Goodall, DBE

Ces solutions doivent également être inclusives. L’objectif des Nations unies de vivre en harmonie avec la nature d’ici 2050 est admirable, mais il ne sera possible que si les approches autochtones et communautaires sont financées de manière adéquate et intégrées dans les politiques et les pratiques à tous les niveaux. Nous devons inclure l’élimination des inégalités environnementales, l’application d’une approche de la conservation fondée sur les droits de l’Homme, ainsi que le soutien et l’amplification des efforts des peuples autochtones, qui protègent 80 % de la biodiversité mondiale sur leurs territoires.

Depuis les premières années de la recherche révolutionnaire du Dr Goodall sur les chimpanzés et son travail de conservation à Gombe, il a toujours été clair que la biodiversité est mieux protégée lorsque nous agissons dans le double intérêt des espèces menacées et des populations humaines qui dépendent des mêmes écosystèmes pour leur survie. À l’échelle mondiale, le Jane Goodall Institute dispose de bureaux dans 25 pays qui se consacrent à relever les défis les plus urgents en matière de biodiversité auxquels nous sommes confrontés. Notre programme Roots & Shoots, dirigé par des jeunes, met en évidence l’inégalité intergénérationnelle, car les enfants et les jeunes d’aujourd’hui seront les plus touchés par les effets dévastateurs du changement climatique et de la perte de biodiversité à l’avenir si nous n’agissons pas maintenant.

Si nous espérons mettre un terme à la perte de biodiversité, il n’y a plus de temps à perdre car nous nous rapprochons dangereusement du point de non-retour. Alors que les délégués du monde entier se réunissent à Montréal pour la COP15, nous devons souligner l’urgence de la situation. Le pouvoir et l’énergie des jeunes sont une des raisons qui me donnent de l’espoir, et cela inclut les dizaines de milliers de jeunes du programme Roots & Shoots du Jane Goodall Institute. Ils font déjà leur part, ils changent déjà le monde par leurs actions. En ce moment critique, j’appelle tous les dirigeants à écouter les voix des jeunes et des peuples indigènes du monde entier. Ils nous disent ce que nous savons déjà : nous devons nous rassembler et agir, maintenant, pour restaurer la biodiversité dans les endroits que nous avons détruits et pour protéger les zones sauvages qui nous restent. Ce n’est qu’alors que nous pourrons espérer la survie des personnes, des animaux et de l’environnement de la planète que nous appelons notre foyer. 

Dr. Jane Goodall, DBE

Le Jane Goodall Institute soutient l’objectif de conservation de 30 % des zones terrestres et marines importantes pour la biodiversité d’ici 2030, tout en appelant les décideurs à faire preuve de courage en définissant des indicateurs fondés sur des données probantes et une feuille de route claire pour atteindre ces objectifs ambitieux qui permettent aux peuples autochtones et aux jeunes de faire entendre leur voix, en créant intentionnellement un espace significatif pour leur leadership et leur engagement.

APPROUVÉ PAR LE JANE GOODALL INSTITUTE GLOBAL, QUI REPRÉSENTE 25 CHAPITRES JGI DANS LE MONDE.