A Mukungu, les eaux bleues du Tanganyika ondulent doucement, camouflant parfaitement la triste réalité du fond du lac où l’apport de sable et de boue, issu de la déforestation des collines alentours, réduit progressivement l’extraordinaire biodiversité d’antan. Aujourd’hui, le Tanganiyka est considéré comme le lac le plus menacé du monde, principalement à cause de la déforestation, de la pêche et du réchauffement accéléré de ses eaux.

A Mukungu, le soleil se lève doucement sur les collines bordant le Tanganyika. Les eaux bleues du lac ondulent, éveillées par une légère brise matinale, tandis que l’animation a déjà gagné la pépinière du groupe Roots & Shoots Burundi où les bénévoles s’activent pour charger les plants dans le vieux 4×4 blanc. Les jeunes arbres vont quitter leurs terres natales pour des horizons moins boisés et ainsi assurer la continuité des forêts fragmentées. Désormais, leur rôle sera de permettre la survie des communautés de chimpanzés situées dans le sud et dans le nord-ouest du pays.

Autrefois bien présents dans les forêts burundaises, les chimpanzés sont aujourd’hui difficiles à trouver en dehors des parcs de Kibira, Rumonge et Vyanda. C’est la fragmentation et la dégradation des forêts, associées à la chasse et aux conflits avec les populations humaines, qui ont causé leur déclin. On estime qu’il ne reste que 230 à 530 individus dans tout le pays.

Pour remédier à ce problème, le groupe Roots & Shoots Burundi a déjà planté plus de 2,4 millions d’arbres depuis sa création en 2006. Onze pépinières permettent de fournir les plants nécessaires aux activités de reforestation dont cinq ont été réalisées grâce aux financements du JGI Belgique. Que ce soient des enfants, des membres des autorités locales, de l’armée, de l’Eglise ou de simples citoyens, tous participent aux journées de plantation. Grâce à elles, les collines sont reforestées et la population est sensibilisée aux problèmes environnementaux. Mais ce n’est pas tout, le groupe Roots & Shoots Burundi soutient aussi les populations locales en leur donnant accès à l’éducation ainsi qu’en leur fournissant un revenu supplémentaire en échange de leur aide. Selon David Ninteretse, coordinateur du projet, la création de groupes formés à surveiller les braconniers dans le sud du pays a déjà permis de réduire considérablement la chasse illégale de chimpanzés dans cette région.

Le JGI France est si fier de soutenir ce projet si important grâce à votre générosité !

Merci à Louise Delhaye et au site du JGI Belgique pour cet article
Photos: JGI Burundi, Søren Decraene