Contexte

On considère qu’il y a environ 2 600 chimpanzés (Pan troglodytes verus) au Sénégal. L’habitat de la savane boisée y est particulièrement vulnérable en raison de l’aridité et des changements environnementaux. Les principales menaces sont la perte et la fragmentation de l’habitat causées par les activités humaines telles que la déforestation, l’agriculture et l’exploitation minière.

Le Jane Goodall Institute réalise différents recensements de chimpanzés dans la Réserve Naturelle Communautaire de Dindefello (étude des conflits humains / chimpanzés). Comme la population de chimpanzés de la réserve ouverte de Dindefello partage son habitat avec des groupes en Guinée, l’Institut a procédé à une caractérisation écologique, un recensement des chimpanzés et une étude socio-économique dans la sous-préfecture de Lebekere (Guinée).

Les données collectées depuis 2009 contribuent non seulement à la connaissance de l’écologie, du comportement et de la culture des chimpanzés de l’Ouest, mais permettent également de prendre les décisions de conservation les plus pertinentes afin de protéger les chimpanzés et leur habitat et d’atténuer les conflits entre humains et chimpanzés dans ce paysage de coexistence. 

D’autres projets ont été développés dont l’un qui a permis d’évaluer l’impact du tourisme sur le comportement des chimpanzés à Dindefello. Et un autre sur le microbiome des chimpanzés, en collaboration avec l’institut de recherche sur le sida à Barcelone.

Une étude sur les réseaux sociaux de chimpanzés dans le RNCD a été développée en collaboration avec l’Université de Gérone ; une étude sur la latéralité chez les chimpanzés (PANLAT) a été réalisée à l’aide de pièges photographiques; et d’autres études sur les schémas de nidification de la sous-espèce Pan troglodytes verus ont été menées dans la RNCD et ses environs.

Depuis 2016, après un accord entre l’IJG Espagne et le département d’Anthropologie évolutive de l’Institut Max Planck en Allemagne, le département de Recherche de IJG a été chargé de recueillir des données détaillées pour une étude comparative importante sur les divers aspects écologiques et éthologiques des populations de chimpanzés dans toute l’Afrique

La station biologique de Dindefelo

La station biologique de Dindefelo est située dans la région éloignée et rurale de Kedougou, dans le sud-est du Sénégal. Elle est la base du travail développé par le Jane Goodall Institute au Sénégal dans et autour de la Réserve Naturelle Communautaire de Dindefelo (RNDC), y compris le nord de la Guinée.

La réserve fait partie d’un site du patrimoine mondial de l’UNESCO, et le « Pays Bassari » a été déclaré zone importante pour les oiseaux et la biodiversité par BirdLife International en 2014.

Depuis 2009, le Jane Goodall Institute assure le suivi des chimpanzés dans la réserve et depuis 2012 à Sabe, au nord de la Guinée. Le programme de biosurveillance consiste à collecter des données sur la distribution et l’écologie comportementale des chimpanzés, ainsi que sur la présence d’autres animaux, notamment des espèces de primates. L’Institut surveille également les activités humaines afin d’évaluer les menaces dans la réserve. Les données sont collectées avec des téléphones androïdes et utilise le programme SMART (Spatial Monitoring and Reporting Tool) pour la cartographie et l’analyse.

L’équipe du département de recherche est actuellement composée de directeurs de recherche, de coordinateurs de recherche, d’assistants de recherche et d’assistants de terrain locaux.

Les assistants de terrain locaux ont été recrutés dans différents villages de la région et formés à l’utilisation des nouvelles technologies pour le suivi des chimpanzés et de leur habitat.

La plupart des assistants de terrain locaux ne connaissaient pas le comportement et l’écologie des chimpanzés avant de commencer à travailler pour le Jane Goodall Institute. Ce nouveau travail leur apporte une formation professionnelle, des revenus et des ressources pour eux, leurs familles et leurs communautés… complétés par des projets de développement économiques et durables dans le cadre du programme TACARE

​Utilisation de nouvelles technologies

Le centre de recherche mène ses activités à l’aide de nouvelles technologies qui facilitent le travail sur le terrain ainsi que la systématisation des données pour les études ultérieures. Les données sont recueillies lors de chaque voyage sur le terrain avec des téléphones mobiles qui systématisent directement toutes les informations et, ensuite, l’équipe de recherche entre les données dans le programme SMART pour sa gestion et son analyse.

L’équipe de bio monitoring de l’Institut, composée d’assistants de terrain sénégalais et guinéens, a été formée pour utiliser ces dispositifs et d’autres dispositifs nécessaires à l’exécution de toutes les activités de recherche.

Pour connaitre la liste complète des publications scientifiques : ici.