Le parc National de Kibira

Importance du Parc national de Kibira, des aires protégées du sud du Burundi et de leur protection

Le Parc National de Kibira est situé entre 1 550 et 2 666 mètres d’altitude, où culmine le mont Teza. D’une superficie de 40 000 hectares, chevauchant quatre provinces du Burundi, il est composé d’une forêt pluviale de montagnes.

C’est une zone riche en biodiversité à la fois animale et végétale : 644 espèces végétales ont été trouvées dans le parc, ainsi qu’environ 98 espèces de mammifères (primates, servals, civettes africaines, etc.). La vie des oiseaux y est également riche et variée, avec 43 familles et plus de 200 espèces identifiées. Plus des trois quarts de l’eau du plus grand barrage du pays – fournissant plus de 50% de l’énergie hydroélectrique consommée – proviennent de cette forêt. Ainsi le Parc, tel qu’il est sur la crête Congo-Nil, joue un rôle fondamental dans la régulation du système hydrologique et la protection contre l’érosion des sols.

Situé dans le nord-ouest du Burundi, le Parc national de Kibira est contigu au parc national de la forêt de Nyungwe au Rwanda ; ensemble, ils forment un bloc forestier de montagne de 160000 hectares (120000 ha pour Nyungwe et 40000 ha pour la Kibira).

Historiquement, certaines parties de la forêt de Kibira ont été très importantes pour la population locale, qui la considère comme sacrée et possédant des qualités magiques. À partir de 1980, des efforts de conservation actifs ont commencé sur le site ; la même année, il a été déclaré parc national. Outre les chimpanzés de l’Est (Pan troglodytes), on y trouve une dizaine d’espèces de primates dont le singe doré (Cercopithecus mitis kandti) et le singe de l’Hoest (Cercopithecus l’hoesti). Le Parc abrite également de nombreuses espèces d’oiseaux endémiques du Rift Albertine et est une zone importante pour les oiseaux désignée.

La forêt de Kibira couvrait à l’origine environ 900 km², mais celle-ci a été réduite à 400 km² à la suite d’un programme d’extension des plantations de thé dans les années 1970. Comme les terres entourant le Parc national de Kibira étaient particulièrement adaptées à la culture du thé, une grande superficie a été déboisée pour le programme.

De plus, les rebelles qui ont occupé la forêt pendant plusieurs années de conflit civil, entre 1994 et 2007, ont abattu et chassé intensivement les grands mammifères. Et scier de nombreux arbres.

C’est donc un milieu qui fait face à la fois à la déforestation et à la fragmentation des habitats naturels des animaux sauvages. Sa protection et sa restauration sont donc particulièrement importantes.D’une superficie de 3300 ha, la Réserve naturelle forestière de Bururi se trouve entièrement en commune de Bururi, au Nord-Ouest du chef-lieu de la Province de Bururi, sur un massif montagneux qui surplombe le centre urbain. Les espèces les plus caractéristiques sont notamment : Entandrophragma excelsum, Chrysophyllum gorungosanum, Symphonia globulifera, Albizzia gummifera, Strombosia scheffleri…C’est un petit îlot de forêt entouré par des écosystèmes complètement différents. Elle n’a pas de source pour de nouvelles espèces excepté celles qui sont extrêmement mobiles. On peut s’attendre alors à long terme, à la disparition d’autres espèces si on ne fait pas attention. Au niveau faunique, les primates sont les mammifères les plus caractéristiques de cette forêt. L’espèce phare étant le chimpanzé commun « Pan troglodytes ». La forêt est un habitat pour d’autres espèces endémiques et rares tel que le Cardioglossa cyaneospila.

Des chimpanzés menacés

Les chimpanzés présents dans le Parc de Kibira et les menaces qui pèsent sur eux

Les chimpanzés Pan Troglodytes partagent avec nous 98,6% de notre ADN. Malheureusement, ces chimpanzés sont menacés par la chasse ainsi que par la diminution et fragmentation de leurs habitats naturels.
On considère qu’il y a entre 250 et 300 chimpanzés dans le Parc national de Kibira au Burundi. La réserve naturelle forestière de Burundi en compte 60 individus (d’après les rapports des gestionnaires du site) tandis que les aires protégées de Vyanda et Mukungu Rukambasi en comptent respectivement 30 et 24 individus
Les chimpanzés jouent un rôle très important dans les forêts. Ce sont des agents pollinisateurs au rôle-clé. Par exemple certaines de ces espèces, comme le Myrianthus, sont utilisées par les populations locales pour leur nutrition et à finalité médicinale.
Ces chimpanzés font face à de nombreuses menaces :
– La diminution et la fragmentation de leurs habitats naturels
– La chasse et le trafic
C’est pour toutes ces raisons qu’il est si important de les protéger, ainsi que les forêts qui constituent leur habitat naturel.