L’urgence d’agir en Afrique

L’Afrique est le seul continent au monde où le recul de la forêt s’accélère. Protéger notre environnement partagé : il nous faut agir MAINTENANT

En abritant 80% de la biodiversité mondiale et en exerçant une fonction clé dans le stockage de CO2, les forêts jouent un rôle majeur sur Terre. Leur détérioration et leur destruction est donc un enjeu-clé pour tous. L’Afrique perd plus de 10 millions d’acres de forêts chaque année – le double du taux mondial de déforestation. Et l’industrie extractive joue un rôle important dans cet état de fait. La dégradation et la fragmentation voire la disparition de ces forêts sont des menaces vitales pour de nombreuses espèces en voie de disparition, dont les chimpanzés.

De plus, la crise climatique à laquelle nous faisons face amplifie la chute de la biodiversité.

Or, la plupart des animaux sauvages vivent en dehors des parcs nationaux et leur survie est donc dans les mains des communautés locales.
Tous les grands singes d’Afrique – chimpanzés, gorilles et bonobos – sont répertoriés comme étant en danger ou en danger critique d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Les grands singes africains pourraient perdre 90 % de leur habitat d’ici 2050

Sur la base des projections actuelles, dans le meilleur des cas, 85 % de ces habitats disparaîtraient et dans le pire des cas, ce chiffre pourrait atteindre 94 %. Et ce, au sein des parcs nationaux ou protégés ou non.

On peut citer le cas de la Tanzanie où 91% des chimpanzés vivent en dehors des parcs nationaux.

Pendant ce temps, la population africaine augmente plus vite que dans n’importe quelle autre région du globe, ce qui fait augmenter les besoins de ces populations d’autant.

Afin d’être efficace, la conservation des forêts et des espèces animales doit donc traiter les problèmes de fonds liés au développement économique et social. Pour satisfaire leurs besoins primaires, les communautés locales sont souvent amenées à utiliser les ressources forestières sans souci de durabilité. Il est donc important de les accompagner dans notre travail commun, que le travail de conservation soit fait par, pour et avec les populations locales. 

La conversion vers l’agriculture intensive, le fait de produire en monoculture, le braconnage, le commerce de « bushmeat », sans parler de l’exploitation industrielle (bois, métaux, diamants, minerais présents dans les téléphones portables, etc.) ou de l’extraction pétrolière…Tout concoure à la réduction de la couverture forestière et à la destruction de la biodiversité.

C’est pourquoi le Jane Goodall Institute a une politique de conservation inclusive qui fournit aux communautés locales les moyens de gérer leurs ressources naturelles de façon durable et en mettant l’accent sur un gain économique à long terme.

Nous sommes convaincus que les efforts de conservation de la biodiversité doivent être dans les mains des populations locales et des autorités locales et régionales.

C’est pourquoi il est si important de donner les moyens à ceux qui vivent sur place de pouvoir agir, d’être initiateurs des solutions proposées et d’être ceux qui prennent en main la mise en oeuvre des solutions décidées.

Le Jane Goodall Institute a ainsi développé un programme à long terme basé sur le principe de Conservation Centrée sur les Communautés (CCC) et TACARE 

La gestion des ressources naturelles par le gouvernement est souvent perçue par les communautés locales comme une politique autoritaire allant à l’encontre des droits traditionnels. Il est donc indispensable qu’elles soient associées à la gestion de ces ressources, car elles sont les gardiennes immédiates de leur environnement.

Grâce à l’approche CCC (l’approche de conservation centrée sur les communautés locales) et le programme TACARE, les communautés locales sont les défenseurs et les gestionnaires de leur environnement.

Le problème est certes global.

Mais chaque lieu est unique et doit être examiné dans sa spécificité.

Les solutions doivent être adressées de façon locale.

C’est ainsi que le Jane Goodall Institute a mis en place des actions de terrain efficaces, utiles. Aux résultats tangibles et mesurables.

Agir localement à long terme

Des projets de terrain adaptés aux particularités locales et aux résultats à long terme

Tous les projets menés par le Jane Goodall Institute pour restaurer les forêts et leurs sols, les préserver et les protéger. 

En effet, un projet de reforestation doit toujours s’inscrire dans une approche holistique, permettant de développer des activités agricoles et des filières économiques durables. Un projet global qui implique les communautés locales et les autorités en charge (favorisant une gestion durable), qui induit de choisir les bonnes essences, au bon endroit. Un projet pensé sur le long terme. Et qui ne peut se résumer à une simple « plantation d’arbres ». 

Il faut tout d’abord connaitre et comprendre la situation locale : quelles sont les causes qui ont abouti à la dégradation de ladite forêt ? L’augmentation des sécheresses et des incendies dus aux changements climatiques, de la propagation de parasites dans des peuplements forestiers ou d’erreurs passées dans le choix de la gestion forestière ?

Chaque projet mis en place par le Jane Goodall Institute prévoit des indicateurs d’impact en amont pour penser l’implantation du projet, mais également son suivi.

Gestion durable de la réserve de Dindefello

Le département de durabilité de l’agroforesterie du programme du Jane Goodall Institute au Sénégal et en Guinée pour la recherche et la conservation des chimpanzés et la gestion durable des ressources naturelles a été créé à Dindéfélo en avril 2013. Voici ses actions et son impact.

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