La RDC affiche des taux de mortalité maternelle et infantile parmi les plus élevés au monde. Un enfant sur sept meurt avant l’âge de cinq ans, souvent à cause de maladies évitables comme le paludisme ou la diarrhée. 73 nourrissons mourront pour 1000 naissances, et 540 mères mourront pour 100000 naissances vivantes. Dans un petit village rural où la contribution de chacun est essentielle, la perte d’un si grand nombre de mères est non seulement dévastatrice pour la famille immédiate, mais aussi pour toute la collectivité. Les mères sont également affectées par les conflits en cours. Comme les deux tiers de ses concitoyens, il lui sera difficile d’avoir accès à des soins de santé publics, et elle devra plutôt compter sur les compétences qu’elle pourra trouver dans son village.

Les maternités typiques en RDC manquent d’infrastructures de base, d’installations sanitaires adéquates, d’eau potable et de matériel médical. Tout cela contribue à des taux élevés de mortalité infantile et maternelle.

C’est pourquoi le Jane Goodall Institute a décidé d’œuvrer pour réduire les taux de mortalité infantile à l’est de la République du Congo dans les territoires du Lubute et de Walikale.

Pour ce faire, un immense travail a été mis en place afin de former des bénévoles locaux et de transmettre les informations du planning familial.

7 maternités ont ainsi été construites, équipées et des équipes médicales locales y travaillent. Des campagnes de vaccination ont également été menées.

Et 6 dispensaires supplémentaires ont été créés, pour le bénéfice de plus de 100 000 personnes. Presque 650 travailleurs ont été formés pour ce travail spécifique de soins pour les mères comme pour les bébés et les enfants (gynécologie, planning familial, prévention de la transmission des maladies, etc.).

L’année dernière, 558 femmes ont bénéficié d’un accès à un soin pré-natal et plus de 6 000 enfants ont été vaccinés contre la diphtérie, la toux blanche, la rougeole, la polio, la tuberculose et le tétanos.

Un chiffre est très important pour nous, car révélateur de l’acceptation par les populations locales de ces nouveaux outils mis à leur destination : 61 % des femmes habitant dans les endroits où nous œuvrons reçoivent maintenant des soins prénataux, une hausse significative puisque seuls 15 % des femmes ne venaient dans nos dispensaires au début du projet.

Ces dispositifs ont été complétés par un accès à l’eau potable et la mise en place d’un système d’élimination des déchets dangereux.

Et c’est ainsi la vie de 20 villages qui a complètement changé.
Le double de ce qui était initialement prévu.

Sans compter toutes les personnes qui ont ainsi reçu une formation professionnelle et un emploi.

On peut souligner que grâce au projet «Delivering Healthy Futures Project» en République Démocratique du Congo, financé par JGI Canada, 143 276 personnes ont été touchées (70% de femmes et jeunes filles et des travailleurs dans le domaine de la santé).

L’implication des populations locales : l’exemple de Machozi Mizaba

Le personnel et les bénévoles locaux qui mettent en œuvre le programme sur le terrain, souvent dans des circonstances difficiles en raison du manque de stabilité dans la région, sont essentiels au succès de cette initiative.

Nous travaillons par exemple avec Machozi Mizaba, une infirmière locale qui visite sans relâche plus de 100 villageois chaque mois. Au cours de ses visites, elle discute de l’importance et des avantages de la santé maternelle et de la contraception. Souvent avec une enfant attachée à son dos, Machozi va en vélo de village en village, qu’il fasse beau ou mauvais temps, sur des routes cahoteuses et à travers la forêt, pour veiller à ce que les familles reçoivent les soins et l’éducation dont elles ont besoin.

Nous travaillons également avec des infirmiers formés par le Jane Goodall Institute qui, en plus de leurs fonctions d’éducation, organisent des productions théâtrales élaborées qui attirent jusqu’à 800 personnes. Leurs efforts pour sensibiliser à la planification familiale, en partie en éliminant la stigmatisation associée aux discussions sur l’espacement des naissances et la contraception, porte ses fruits.
Une représentation typique montre un père qui a du mal à nourrir sa grande famille avant de recevoir des conseils d’un médecin sur les avantages de la contraception et de la planification familiale. Leur retour «terrain» est sans équivoque : les hommes sont de plus en plus prêts à parler aujourd’hui et à adopter diverses méthodes de planification familiale avec leurs femmes et les soins de santé.