Manon Tissidre ne s’était pas destinée à travailler avec la faune sauvage.

Initialement professionnellement engagée dans la médiation culturelle, c’est lors d’un voyage au Cambodge, confrontée à du braconnage sur des loutres de Sumatra, qu’elle décide de s’impliquer dans la protection de la faune en détresse. De retour en France, elle s’engage comme bénévole dans un centre de soins de Haute Normandie, qui s’occupe, entre autres, des jeunes phoques rendus orphelins par la faute de l’Homme. C’est le début d’un profond engagement au service de la faune sauvage.

Au travers de 12 ans d’expériences de terrain en France et à l’étranger, elle prend le pouls de la complexité de la prise en charge des animaux sauvages en souffrance : manques de moyens, de personnel, d’équipements, de formations, de sensibilisation…

Au cœur d’un effondrement mondial de la biodiversité, le sujet de la faune en détresse est noyé derrière le tri des déchets, les énergies renouvelables, la pollution, la protection des espèces et des espaces… Comment insérer la gestion de la souffrance de l’individu dans une préoccupation plus globale, qui est celle de la survie du vivant sur une planète en mutation ?

Les centres de soins sont des hôpitaux de guerre, seule réponse à la découverte d’un animal sauvage en souffrance. Ils sont les seuls spécialistes capables de prendre en charge près de 800 espèces animales différentes, des centaines de milliers d’individus, pour les relâcher ensuite dans leurs milieux naturels. Mais ce sont également des indicateurs, des sentinelles de la veille sanitaire, et des viviers de compétences sous-estimés. Ils observent depuis 30 ans l’évolution des causes de détresse des animaux, et ils ont beaucoup à nous dire.

Directrice de centres de soins pour la faune sauvage ces 10 dernières années, Manon Tissidre a eu l’occasion d’expérimenter les problèmes auxquels les équipes de soignants, salariés ou bénévoles, doivent faire face : répondre à une demande sans cesse croissante, mettre un pansement sur les plaies que causent les activités anthropiques sur le vivant, et favoriser une cohabitation apaisée et vertueuse entre l’homme et la faune sauvage.

Manon coordonne désormais le Réseau centres de soins faune sauvage, une structure associative regroupant de nombreux centres de soins, qui a pour missions d’améliorer les conditions de prise en charge de la faune en détresse en France.

Elle tient à donner la parole à ceux qui travaillent dans l’ombre depuis des années au service du vivant.

Nous espérons que vous serez au rendez-vous.

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Venez l’écouter et en apprendre davantage sur les centres de soins !

Mercredi 27 Octobre de 19h à 20h

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