Le programme MAB : de quoi s’agit-il ?

Et non, il ne s’agit pas des « Men In Black », mais bien du Programme sur l’Homme et la biosphère (MAB – Man And Biosphere) : un programme scientifique intergouvernemental, sous l’égide de l’UNESCO, visant à établir une base scientifique afin d’améliorer les relations entre les individus et leur environnement

Associer la protection de la biodiversité et des populations locales, cela vous rappelle-t-il quelque chose ?  Nous aussi : l’approche holistique du Jane Goodall Institute depuis 1977 !
Et ce n’est donc pas un hasard si Gombe est l’une des 714 réserves de biosphères.

La vision du programme MAB est celle d’un monde dans lequel les individus ont conscience de leur avenir commun et de leurs interactions avec notre planète, et œuvrent ensemble, de manière responsable, à l’édification de sociétés prospères en harmonie avec la biosphère. Le Programme MAB et son Réseau mondial des réserves de biosphère (RMRB) sont au service de cette vision au sein mais aussi en dehors des réserves de biosphère.

Les réserves de biosphère sont des « lieux d’apprentissage du développement durable ». Ce sont des sites qui permettent de tester des approches interdisciplinaires afin de comprendre et de gérer les changements et les interactions entre systèmes sociaux et écologiques, y compris la prévention des conflits et la gestion de la biodiversité. Ce sont des endroits qui apportent des solutions locales à des problèmes mondiaux.

Jane Goodall, marraine de la célébration des 50 ans du MAB

A la demande de l’UNESCO, le Dr. Jane Goodall a accepté d’être marraine de la célébration des 50 ans du programme MAB. 

Cette annonce sera officielle lors du forum du 24 mars 2021 sur la biodiversité.
En effet, le cadre mondial sur la biodiversité pour l’après 2020 propose de préserver 30% de la planète en aires protégées. L’UNESCO contribue déjà à ces efforts avec la création de territoires qui concilient conservation avec utilisation durable de la biodiversité tels que dans les 252 sites du Patrimoine mondial naturel, les 714 réserves de biosphère, et les 161 Géoparcs mondiaux de l’UNESCO. Au sein de ces espaces, l’UNESCO protège actuellement 6% des terres émergées, soit l’équivalent de la surface de la Chine. 

Retrouvez Jane, Madame Azoulay – directrice de l’UNESCO-, le Pape François et de nombreuses personnalités et activistes pour un lancement en grande pompe qui devrait être passionnant ! 

Pour s’inscrire, c’est par ici : https://events.unesco.org/event?id=2222805905&lang=1036-

Le JGIF, partenaire du marais du Vigueirat

Le Jane Goodall Institute France est très fier de son partenariat avec les Marais du Vigueirat, qui fait partie également d’une des peu nombreuses réserves de biosphères en France ! 

C’est un site naturel protégé de 1200 hectares à la jonction de deux écosystèmes remarquables, le delta du Rhône et la plaine steppique de la Crau. Les Marais du Vigueirat constituent l’une des propriétés les plus remarquables du Conservatoire du littoral en Camargue. On peut y découvrir une grande diversité floristique avec une mosaïque de milieux naturels humides, où l’on recense plus de 2 000 espèces animales et végétales : plus de 300 espèces d’oiseaux ont été observées, dont toutes les espèces de hérons d’Europe. Cinq élevages de taureaux et chevaux de race Camargue pâturent à l’année sur le domaine.

Le patrimoine naturel des Marais du Vigueirat est reconnu à l’échelle nationale et internationale, bénéficiant notamment d’un classement en Réserve Naturelle Nationale, et constitue une zone centrale de la Réserve de Biosphère de Camargue.

Ce merveilleux site est un bijou à aller visiter !!!

Toute l’année, les Marais du Vigueirat se découvrent à pied ou à cheval par des sentiers balisés et en visite guidée en calèche. Pour les passionnés de nature et d’oiseaux, une randonnée de 5 km est proposée au cœur de la réserve naturelle, sur un parcours ponctué de différents observatoires et de tours d’observation.

On vous en dit bientôt plus sur ce partenariat !!!!

Une autre réserve MAB : la réserve de biosphère de gombe massito Ugalla

La réserve de biosphère de Gombe Massito Ugalla : le cœur symbolique du Jane Goodall Institute est une réserve Man & Biosphere depuis 2018. 

Située le long de la partie occidentale de la Tanzanie et du lac Tanganyika, cette réserve est l’une des principales zones touristiques de l’ouest de la Tanzanie. C’est un site emblématique pour la recherche sur les chimpanzés, mondialement connu par la recherche initiée par le Dr. Jane Goodall en 1960. La réserve biosphère GMU comprend le Parc National de Gombe, les réserves de Mtanga, Mwamgongo, Mgaraganza, Bubango et Chankele, et les autorités locales des réserves forestières de Masito, Tongwe East et Tongwe West, qui servent de zones tampons. 

Le site a une superficie totale de 1 658 466 ha, comprenant une partie du lac Tanganyika, une zone centrale de 5 640 ha, une zone tampon de 889 026 ha et une zone de transition de 763 800 ha.

La population totale de la réserve de Biosphère est d’environ 455 000 personnes. 

On y trouve de nombreuses plantes médicinales telles que Aspillia pluriseta et Annona senegalensis. Elle fournit également du bois de chauffage, des aliments, des fibres et des matériaux de construction qui assurent la subsistance de plus de 311 000 personnes. Les principales activités économiques sont la pêche, l’agriculture, l’élevage et le tourisme.

La faune présente dans la région comprennent les éléphants d’Afrique, les grenouilles ornées et huit espèces de primates, dont une sous-espèce menacée de singe bleu (Cercopithecus mitis doggetti), une sous-espèce vulnérable de singes colobes rouges (Procolobus badius tephrosceles) et une population viable de bleu-rouges hybrides à queue (guenons). Parmi les différentes espèces de plantes, on peut souligner la présence d’une espèce découverte à Gombe (Pleiotaxis gombensis) et nommée en son honneur. La végétation naturelle de Gombe protège également d’importants captages d’eau, réduisant ainsi l’envasement dans le lac.

L’écosystème comprend le lac Tanganyika, le plus long et le plus profond d’Afrique et le deuxième plus grand lac du monde, qui existe depuis environ 12 millions d’années. La biodiversité comprend plus de 300 espèces de poissons (dont 250 cichlides), 250 espèces d’oiseaux et des reptiles tels que le cobra aquatique ou le serpent d’eau du Tanganyika.

La réserve de biosphère GMU de Gombe a été intégrée au réseau « Man And Biosphere » en juillet 2018.

Les grands singes dans les réserves de biosphère

Les grands singes sont les plus proches parents vivants de l’humanité. Toutes les espèces de grands singes sont menacées de disparaître dans leur environnement naturel au cours des 30 prochaines années, si leur habitat – la forêt tropicale- n’est pas protégé. Cet habitat est fragmenté du fait de l’homme : agriculture, exploitation minière, exploitation forestière, la consommation de la viande de brousse, la transmission des maladies et le commerce illégal des singes vivants ou une partie de leur corps. Protéger les grands singes signifie protéger les forêts tropicales qui sont indispensables pour lutter contre le changement climatique. Cette action est fondamentale pour assumer la responsabilité éthique que nous avons vis-à-vis de notre propre famille évolutive

Les grands singes se trouvent dans 23 réserves de biosphère dans 14 pays d’Afrique et 2 d’Asie. 

Dans la réserve de biosphère de Gombe, la zone centrale (le Parc National de Gombe), la principale espèce d’intérêt pour la conservation est la sous-espèce orientale de chimpanzés (Pan troglodytes schweinfurthii) qui, comme toutes les sous-espèces de chimpanzés, est classée en danger par l’IUCN. Selon une enquête de 2015, environ 85% des chimpanzés se trouvent dans la zone tampon et dans certaines zones de la zone de transition. C’est pour cette raison que l’approche globale du Jane Goodall Institute fondée sur la conservation pour et par les communautés a été et est toujours cruciale pour la conservation des chimpanzés.

Pour rappel, en 1900, on estimait à 1 million le nombre de chimpanzés vivants à l’état sauvage en Afrique. Aujourd’hui, il y en a moins de 300 000.