L’heure des vacances a sonné et que vous partiez à l’aventure à proximité de chez vous ou à l’autre bout du monde, votre comportement aura un impact. Mais imaginiez-vous que vos actions puissent avoir un impact direct sur le trafic illégal des animaux sauvages ?

Non ? Pourtant c’est bien le cas, et ce alors même que l’on pense agir en faveur des animaux.

Sur plusieurs aspects, vos actions comptent. Découvrez avec nous ce que vous pouvez faire pour lutter activement contre le trafic illégal pendant vos vacances.

Évitez de participer à certaines prestations touristiques

  • Spectacles d’animaux sauvages (singe sur un tricycle, phoque qui fait tournoyer un ballon, etc.) : ils mettent en scène des animaux dressés sous la contrainte pour avoir des comportements non-naturels. Les animaux sont généralement gardés dans des conditions contraires à leurs besoins physiologiques, et les spectacles représentent une énorme source de stress pour eux. Le plus beau spectacle reste celui des animaux dans leur milieu naturel, on vous conseille donc de faire des économies et de changer votre programme si ce n’est pas déjà fait.
  • Balade à dos d’éléphants / lavage des éléphants : bien que cela puisse sembler tentant d’être au contact de ces animaux majestueux, pour que ces activités puissent avoir lieu les éléphants ont au préalable dû recevoir un dressage particulièrement stressant et traumatisant. S’ils vous fascinent comme nous et que vous souhaitez les protéger (qui ne le voudrait pas ?), on vous encourage à refuser ce type de prestation.
  • Marche avec les lions et autres félins : Simba, Mufasa, Bagheera, ces noms vous disent probablement quelque chose. Et ils vous ont peut-être donné envie de les observer en famille de (trop) près. Saviez-vous que pour rendre cela possible, les lionceaux sont enlevés à leurs mères au moment où elles doivent les éduquer et leur permettre d’acquérir les codes propres à leur espèce ? À la place, ils sont manipulés par les touristes toute la journée, puis une fois trop grands pour être portés, ils sont utilisés pour marcher à côté des touristes. Plutôt que de céder, rappelez-vous que les animaux ne sont pas des peluches.
  • Promenade avec d’autres animaux : avant de mettre un pied à l’étrier, assurez-vous des conditions dans lesquelles les animaux sont détenus et exploités. Si l’animal porte plus de 15% de son poids, cela devient dangereux pour sa santé physique (balade à cheval, à dos d’âne, de dromadaire, chiens de traineau, etc.). Le droit du travail a bien réglementé les charges portées par les humains pour assurer leur bonne santé physique, pourquoi cela serait-il différent pour les animaux ?
  • Nage avec les dauphins et autres cétacés : un rêve d’enfant pour certains, mais bien que l’idée puisse sembler séduisante, soyez conscients que les animaux sont préalablement traqués et épuisés par les opérateurs pour pouvoir permettre aux touristes de nager à leurs côtés. Cette activité représente donc une énorme source de stress pour ces animaux. Il faut cependant rester vigilant et distinguer les sessions d’observations à distance qui, lorsqu’elles sont bien menées, constituent un moyen d’éducation et de sensibilisation.

Respectez l’espace des animaux sauvages

  • Que ce soit en voiture ou à pied, veillez à garder une bonne distance de sécurité afin de ne pas perturber le comportement naturel des animaux : votre meilleur souvenir restera de les avoir vus et photographiés dans leur état le plus naturel, et cela changera des contenus actuels sur les réseaux sociaux. Rappelez-vous que ce sont des animaux sauvages avec des comportements imprévisibles et dangereux. Il est également important de garder une bonne distance avec les animaux sauvages afin d’éviter le transfert de maladies entre eux et nous (le Covid et la variole du singe sont deux exemples qui achèveront sûrement de vous convaincre).
  • Restez le plus discrets possible afin d’éviter de les stresser, de les effrayer ou de les faire fuir. De toute façon, ils vous auront sûrement déjà vus, entendus et sentis !
  • Évitez de les nourrir, vous pourriez créer des conflits entre les individus et créer une dépendance envers les humains. De plus, les animaux sauvages ont des régimes alimentaires spécifiques et la nourriture que vous leur donnez pourrait les rendre malades. Le saviez-vous ? Tout comme les canards ne doivent pas être nourris avec du pain, les chimpanzés ne mangent pas de bananes !
  • Les nids, terriers et autres lieux de reproduction ont besoin d’intimité : observez-les à bonne distance et évitez tout contact physique. Vous n’aimeriez sans doute pas qu’un groupe de touristes armés de caméras vienne vous observer pendant que vous dormez.

Renseignez-vous avant de choisir une visite (safaris, réserves, sanctuaires, observations, etc.)

  • Certaines d’entre elles peuvent dissimuler des pratiques douteuses sous des apparences éthiques. Pour éviter une mauvaise surprise, multipliez les sources d’information lors de vos recherches et penchez-vous sur les avis en détail : ne vous fiez pas uniquement à l’appellation du lieu (sanctuaire, refuge) et à la note globale attribuée par des internautes. Les voyageurs sont de plus en plus informés sur la maltraitance animale et arrivent à reconnaître les signes de mauvais traitements et les conditions dans lesquelles les animaux vivent. Consultez également les réseaux sociaux (« scroller » n’aura jamais été aussi utile), et rappelez vous qu’un sanctuaire éthique et respectueux des animaux ne ferait pas la publicité d’interactions entre ses résidents et les visiteurs.
  • Évitez les lieux qui organisent des nourrissages (viande pour attirer et observer les hyènes, etc.), des séances photos où les animaux sont manipulés, ou qui ne respectent pas une distance respectable avec les animaux sauvages. Pour choisir votre visite, vérifiez par exemple s’il y a un nombre limité de touristes par jour, si la distance avec les animaux est bien respectée, si le contact avec les animaux est interdit, si le lieu est certifié ce qui permet de prouver son engagement envers le bien-être animal…

Adoptez les bons réflexes en matière de photographie de la faune sauvage

  • On vous encourage vivement à prendre en photo les animaux dans leur habitat naturel, en liberté et à distance.
  • Un clic et c’est dans la boîte ? Presque ! Pour être complètement parés on vous encourage à lire notre article sur la photographie des animaux sauvages en milieu naturel ainsi que la tribune pour une photographie animalière éthique signée par le Jane Goodall Institute.
  • A l’inverse, refusez de vous faire prendre en photo au contact d’animaux sauvages en captivité car ce sont eux qui en paient le prix. En effet, pour rendre cela possible, les jeunes animaux ont été au préalable séparés de leur mère en bas âge, tandis que les adultes sont drogués et, pour certains, privés de leurs griffes ou dents. Ce ne sont certainement pas des souvenirs que vous souhaiteriez garder en mémoire et dont vous auriez envie de parler à votre retour de vacances. De plus, ces images, quand elles sont partagées sur les réseaux sociaux, influencent négativement la manière dont sont perçus les animaux sauvages qui semblent alors dociles, domesticables, sources de divertissement. Ces images donnent envie au grand public de faire de même, et elles alimentent donc le braconnage, le marché illégal d’animaux exotiques et nuisent fortement à la conservation des espèces sauvages. Exhiber un paresseux lors d’un événement privé, promener en laisse un capucin ou caresser un tigre sur le canapé de son salon est tout sauf normal et ne doit pas être encouragé.
  • Enfin, assurez-vous de désactiver la géolocalisation de vos photos lorsque vous les publiez sur les réseaux sociaux. C’est un indice pour les braconniers qui pourront alors retrouver plus facilement un animal sauvage. Personne ne voudrait se rendre complice à son insu de crime environnemental !

Soyez vigilants quant à vos achats de souvenirs

  • De manière évidente, abstenez-vous d’acheter ou d’adopter des animaux sauvages.
  • Évitez également l’achat de souvenirs contenant des produits issus d’animaux sauvages et de matériaux interdits (par exemple des boissons à base d’os de tigre, des sculptures en ivoire, des peignes en écailles de tortue, des vêtements fabriqués avec de la laine d’animaux protégés en voie de disparition…). Vérifiez que les souvenirs ont été produits et vendus de façon éthique en vous renseignant sur leur composition et leur provenance, et en privilégiant les boutiques qui ont une démarche équitable.
  • De façon générale, rappelez-vous que l’importation d’animaux ou d’espèces végétales est soumise à une réglementation stricte, en cas de non-respect vous risqueriez donc de vous exposer à des sanctions. Vous participeriez aussi au phénomène des espèces exotiques envahissantes qui entrent en concurrence avec nos espèces endémiques et les mettent en danger : du corail sur une plage, une fleur cueillie dans une forêt ou même une plume trouvée par terre suffisent ! Vous ne souhaitez quand même pas être le responsable de l’arrivée d’un nouveau type de moustique ou d’un frelon dévoreur d’abeilles ?

→ Retrouvez une liste non exhaustive mais assez complète de ce qu’il vaut mieux ne pas ramener dans ses valises dans cet article du National Geographic.

Un dernier mot important : si vous voyez un animal ou êtes témoin de mauvais traitements envers des animaux, signalez-le aux autorités locales ou à des associations de protection des animaux.

Maintenant, vous savez tout des bons comportements à adopter en vacances pour respecter la faune sauvage et favoriser sa conservation ! N’hésitez pas à partager ces conseils autour de vous, pour que les animaux restent FOREVER WILD*.

#4EverWild

*libres pour toujours