Sensibiliser sur les enjeux liés à la protection les forêts du Congo, si importantes en tant qu’écosystème unique et puits de carbone. Et le faire avant que ce soit trop tard : tel est l’objectif de Gwenn Dubourthoumieu, photographe qui connait si bien cette région du globe.

Un parcours atypique

Après des études de droit et d’économie, Gwenn Dubourthoumieu a fait un master spécialisé sur le travail humanitaire. Dès 2004 il part sur le terrain en Somalie, au Cambodge, au Soudan, et en République Démocratique du Congo.

Pendant 6 années, il a travaillé pour des ONGs, enchainant des missions de déminage humanitaire si particulières. L’objectif est d’aider les civils, une fois les accords de paix installés. Détruire les armements (mines, armes, munition) afin d’éviter les accidents, rendre les terres agricoles, éviter les trafics et réduire les risques de résurgence des conflits (traquer et détruire les missiles sol/air). Un travail difficile, reconnu pour son impact. 

Et pourtant, il décide de changer de métier car il avait besoin de plus de liberté. Curieux, passionné de photographie, adorant voyager et prendre le temps de rencontrer ceux qu’il croise sur son chemin, Gwenn Dubourthoumieu quitte son travail en 2010, mais choisit de rester en RDC. 

Son dernier projet : alerter et informer sur l’importance de protéger les forêts du Congo 

L’histoire du bassin du Congo, tant ancienne que contemporaine, a toujours passionné Gwenn Dubourthoumieu. Sa géographie, centrale et unique l’interpelle. Il connait bien la RDC où il a vécu deux années et où il retourne chaque année.

Les forêts du bassin du Congo, dont 60% se situent en RDC, constituent la 2ème foret tropicale au monde en terme de superficie mais représentent le premier puits de carbone terrestre au monde, nous explique-t-il, avant l’Amazonie.

Son dernier projet est donc un cri du cœur pour alerter et informer sur l’importance de protéger ces forets … tant que cela est encore possible. Avant qu’elles ne subissent le même sort qu’au Brésil. 

Avec son ami Guillaume Jan, écrivain-voyageur et amoureux lui aussi du Congo, ils travaillent actuellement sur un livre qui portera ce manifeste. Les textes ne seront pas longs mais prendront la forme de petites anecdotes personnelles, citations, et infos générales sur le pays, qui, accompagnées des photos, permettront aux lecteurs de sentir l’état d’esprit du pays, comme un voyageur qui le traverserait.

Les œuvres photographiques font l’objet actuellement d’une exposition à Paris, à Sciences-Po (voir info en fin d’article). 

Une exposition en 3 parties qui touche au cœur

Les 23 tirages qui composent cette exposition peuvent être divisés en 3 thématiques : 

  • Les menaces qui pèsent sur les forêts du Congo : principalement l’agriculture sur brulis et la production de charbon de bois ;
  • Des forêts encore très préservées, un écosystème unique au monde ;
  • Des forêts vidées de ses animaux (cf le commerce de viande de brousse) aux espaces de vie réduits et fragmentés qui augmentent les risques de zoonoses. 

Une telle exposition est le résultat de plus d’une année de préparation et 10 semaines sur le terrain. 
Nous sommes convaincus que, comme nous, vous serez sous le charme de cette exposition.

Son travail, régulièrement récompensé et publié dans la presse française et internationale, a fait l’objet de plusieurs expositions au Congo mais aussi à Paris, Bruxelles, Genève, Hong-Kong, New-York et San Francisco.

Elle est actuellement visible et ouverte au public SUR INSCRIPTION PRÉALABLE UNIQUEMENT du 12 avril au 12 mai sur le campus de Saint-Thomas de Sciences-Po Paris au 1 place Saint-Thomas d’Aquin.  https://www.sciencespo.fr/fr/evenements/exposition-photo-la-foret-du-congo-dernier-poumon-vert-de-la-planete/ 

Des visites guidées de 45 minutes sont proposées, animées par des étudiants de master de Sciences Po, sur inscription également.

Notez également que le 23 avril à midi, devant l’expo, se tiendra une conférence avec Clara Arnaut et Charlotte Glinel sociologue de Science Po. Et que l’exposition sera à cette occasion ouverte à la visite sans inscription préalable.