Le trafic des animaux sauvages

Aujourd’hui, les principales menaces qui pèsent sur la faune sauvage sont d’origine humaine. La destruction des habitats en est le danger majeur (par la déforestation par exemple). Les changements climatiques provoqués par les humains en constituent une autre. Une troisième menace pour les animaux sauvages, une des plus sérieuses, est le commerce illégal d’animaux sauvages vivants ou de produits utilisant des parties de leur corps.

Le trafic et le commerce illégal d’animaux sauvages ne se limite pas à quelques espèces et quelques pays exotiques. Il touche tout le monde, dans tous les pays du globe, et a des conséquences irréversibles pour les animaux.

Chacun à son niveau, aussi bien les gouvernements que les acteurs du monde économique et le grand public, a un rôle à jouer dans la lutte contre le trafic afin d’empêcher la disparition des espèces.

Les grands singes

En tant qu’espèces menacées, les chimpanzés et les grands singes doivent être protégés.

Les chimpanzés, les gorilles, les orangs-outans et les bonobos sont tous classés comme espèces en voie de disparition, et beaucoup sont considérés comme «en danger critique», avec une baisse spectaculaire de leur population au cours des dernières décennies. Connus sous le nom de «grands singes», ces êtres étonnants et très intelligents sont nos plus proches parents vivants.

En vertu d’un accord international appelé CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) et des lois nationales de leurs pays d’habitat, les grands singes bénéficient d’une protection optimale, ce qui signifie qu’il est illégal qu’ils soient capturés, tués ou qu’ils fassent l’objet d’échanges commerciaux. Malgré cette protection, des milliers de grands singes disparaissent chaque année en raison du commerce illégal. Les experts estiment qu’au moins 3 000 grands singes sont victimes de trafic illégal chaque année, dont environ les deux tiers sont des chimpanzés. Malheureusement, les vrais chiffres sont probablement beaucoup plus élevés.
Pour chaque bébé chimpanzé vivant victime du commerce illégal, jusqu’à 10 autres chimpanzés peuvent avoir été tués lors de la capture de ce bébé.

Pourquoi ?

Dans de nombreux pays de l’aire de répartition des grands singes, les adultes sont chassés pour leur viande à destination du commerce local ou international. Lorsque des mères sont tuées, les bébés vivants sont capturés illégalement afin de répondre à la demande d’animaux de compagnie exotiques ou pour que ces bébés deviennent des attractions et que nous, humains, puissions les approcher dans des zoos et des divertissements touristiques honteux.

Le trafic de grands singes est une activité très rentable. Il s’agit d’une forme de crime organisé grave facilitée par la corruption. La technologie moderne comme les médias sociaux et le paiement numérique facilite le commerce en ligne avec un risque minimal de capture ou de sanction.

Actuellement, l’application des lois est très insuffisante et le trafic d’espèces sauvages ne bénéficie pas de toutes les ressources judiciaires. Entre les années 2005 et 2011, au cours desquelles nous savons qu’au moins 22 000 grands singes ont été volés dans la nature, seulement 27 arrestations ont été liées au commerce de grands singes en Afrique et en Asie et un quart d’entre elles n’ont pas fait l’objet de poursuites.

L’impact de ce trafic

Les grands singes sont des êtres hautement sociaux, sensibles et intelligents. Lorsqu’ils sont volés à leurs familles et à leurs forêts pour être vendus, ils sont traités avec cruauté et endurent d’énormes souffrances. Les individus qui ont la chance de survivre à ces épreuves sont souvent traumatisés, malades et handicapés.

Ceux qui se retrouvent comme animaux de compagnie illégaux ou dans des installations honteuses sont généralement maintenus dans des conditions inadéquates, comme de très petits enclos, sous contrainte ou vivant isolés.

Du point de vue de la conservation, les populations de grands singes touchées par le braconnage ne peuvent pas se rétablir facilement, car les jeunes mettent des années à devenir mâture sexuellement et le taux de reproduction est lent.
L’effondrement des populations locales causé par le braconnage d’espèces particulières peut avoir un effet profond sur des écosystèmes entiers, car la dynamique essentielle entre les espèces est perturbée. Les chimpanzés et autres grands singes sont des architectes de la forêt, dispersant les graines autour de leurs habitats et jouent ainsi un rôle vital dans leurs écosystèmes.
Au-delà de l’effet sur la population, chaque individu volé dans la nature est une tragédie.

Il est vital d’agir pour arrêter le trafic maintenant avant qu’il ne soit trop tard.

Notre action

Le Jane Goodall Institute participe activement à la lutte contre le trafic illégal des animaux sauvages, à travers notamment notre approche triangulaire :

Éducation

L’éducation environnementale vise à sensibiliser à la cause des grands singes, à accroître les connaissances sur leur rôle dans les écosystèmes locaux et sur les lois interdisant de détenir les chimpanzés comme animaux de compagnie ou de les chasser pour leur viande. Une fois que les individus connaîtront ces informations, ils seront plus susceptibles de parler lorsqu’ils verront une activité illégale qui affecte la faune locale, comme un voisin qui garde un chimpanzé nouveau-né comme animal de compagnie.

Forces de l’ordre

En travaillant avec des membres engagés de la communauté, les forces de l’ordre locales sont bien mieux placées pour faire respecter les lois entourant le trafic illégal d’espèces sauvages. Une fois alerté de la présence d’un chimpanzé détenu comme animal de compagnie ou d’une attraction touristique, les responsables de l’application des lois peuvent alors saisir le chimpanzé et poursuivre le propriétaire d’un crime s’il a été commis. Mais la confiscation nécessite un endroit où le chimpanzé doit être hébergé et soigné.

Soins au sein des sanctuaires

En donnant aux forces de l’ordre un endroit sûr pour emmener un chimpanzé confisqué, le centre de réhabilitation des chimpanzés de Tchimpounga du JGI, Chimp Eden ou d’autres sanctuaires, aident à garantir que les chimpanzés ne sont pas obligés de se morfondre, isolés, en tant qu’animal de compagnie exotique ou pire encore.

Le partenariat et la communication entre ces trois entités permettent au JGI d’arrêter le trafic sous tous les angles.

Le JGI est également un leader dans la planification stratégique collaborative pour le bien-être des chimpanzés. En janvier 2020, l’Institut s’est joint à PASA et à d’autres partenaires pour lancer « Action for Chimpanzees » afin de limiter le commerce illicite des chimpanzés occidentaux.

Au-delà de notre approche triangulaire, nous sommes convaincus qu’un changement des lois internationales est nécessaire pour relever les défis mondiaux en matière de biodiversité, de climat, de développement, de santé publique et animale. Le JGI a ainsi rejoint l’Initiative mondiale pour mettre fin à la criminalité liée aux espèces sauvages (« End Wildlife Crime »), une alliance internationale lancée en juin 2020. En tant que champion international de cette initiative, nous collaborons à une stratégie de changement ciblée.

Celle-ci a pour objectif de :

  • Créer un nouvel accord mondial sur la criminalité liée aux espèces sauvages
  • Modifier les lois internationales existantes sur le commerce des espèces sauvages afin d’inclure la santé publique et la santé animale dans le processus décisionnel.

Ensemble, nous pouvons nous assurer que tous ces êtres incroyables restent « #ForeverWild » (libres pour toujours)

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